wtf RTE

 

 

 

Il s’agira de deux billets, l’un après l’autre (ils n’ont à voir l’un avec l’autre que dans la forme – évidemment, on préférera le deuxième) – ça paraît le mercredi, normalement comme pour la sortie des films de cinéma (je suis en retard, comme le lapin blanc) – ce n’est pas vraiment un amusement (ça en a l’air et peut-être un peu la façon), ça peut ressembler à de la dispersion – ce n’est qu’un carnet, dans lequel, chaque jour, je dépose une ou deux images – depuis un an – ça se termine (à un moment je ferai les comptes – à un autre, une onomastique des personnes ou personnages ou apparitions fantômes goules ou sphinges qui se matérialisent un peu dans ces représentations – des images – je ne tiens pas à justifier la présence de celui d’ici, non plus que celle, prochaine, du suivant – ce sont des chefs d’état, et, il n’y a pas de doute là-dessus, gens élus (au siècle dernier il y en eut aussi tout autant pour être élus puis par exemple, pendu par les pieds ou, autre exemple, suicidé en bunker) : celui d’aujourd’hui est de ce genre – celui de la semaine prochaine, non – il s’agit de suivre sur les images produites (cette production n’est pas une réalisation : très souvent ce sont des images émanant d’agences de presse qu’on pose là pour illustrer quelque actualité) images publiées donc par le quotidien « le monde » – dans les articles, des liens renvoient à d’autres articles, eux-mêmes illustrés et légendés. J’ai suivi ces liens, pris les images, une fois deux fois trois fois. Guère plus parce que le temps passant, et les articles vers lesquels on est renvoyés étant plus anciens, ces images disparaissent des articles recensés en archive (le quotidien de référence paraissant vers treize heures vendu à la criée sur la rue du 4 Septembre/Réaumur par des Pakistanais ou autres n’a posé qu’il y a peu des images photographiques dans ses colonnes).
Il faut mettre en évidence les conditions de production de ces images, il faudrait.
Une première exploration : le président de la république de Turquie (laquelle a tapé le siècle avant hier). Les images sont légendées par l’agence elle-même le plus souvent; je fais apparaître cette légende et la traduction (mot à mot – bêtement, puisqu’elle est due à g.trad). Je ne sais pas ce que cela donnera. J’ai intitulé ce procédé dans le carnet « étude de cas » mais ne l’ai suivi qu’à deux ou trois reprises, plus pour un événement particulier qu’un personnage (à propos notamment de la réélection du wtf autocrate en mai).
Ce travail fait donc partie d’autre chose, qui dessinerait  probablement un portrait du personnage en question. Je pose les images dans l’ordre dans lequel je les ai trouvées, rétroactivement sans doute – peut-être les reclasserais-je chronologiquement. Et dire qu’il s’git d’un ancien joueur de football, tu vois ça…

 

  1. 1°octobre 2023 (bleu/cravate rouge/renfrogné)
Turkey’s President Tayyip Erdogan reviews a guard of honour as he attends the reopening of the Turkish parliament after the summer recess in Ankara, Turkey, October 1, 2023. Murat Cetinmuhurdar/PPO/Handout via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. NO RESALES. NO ARCHIVES
Le président turc Tayyip Erdogan passe en revue une garde d'honneur alors qu'il assiste à la réouverture du Parlement turc après les vacances d'été à Ankara, Turquie, le 1er octobre 2023. Murat Cetinmuhurdar/PPO/document via REUTERS CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS. AUCUNE REVENTE. PAS D'ARCHIVES

2. 30 mai 2015 (vedette show/rouge – sous texte d’échafaudage)

Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan delivers a speech during a rally to commemorate the anniversary of the city’s conquest by the Ottoman Turks, Istanbul, Turkey, Saturday, May 30, 2015. The Justice and Development Party (AKP), which has been ruling Turkey since 2002, is running in the upcoming general elections which are to be held on June 7, 2015, where approximately 56 million Turkish voters are eligible to cast their ballots to elect the 550 members of the Grand National Assembly. (AP Photo/Lefteris Pitarakis)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan prononce un discours lors d'un rassemblement pour commémorer l'anniversaire de la conquête de la ville par les Turcs ottomans, à Istanbul, en Turquie, le samedi 30 mai 2015. Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie depuis 2002, est en lice pour les prochaines élections générales qui auront lieu le 7 juin 2015, où environ 56 millions d'électeurs turcs pourront voter pour élire les 550 membres de la Grande Assemblée nationale. (Photo AP/Lefteris Pitarakis)

3. le 30 mai 2015 (rouge/moustaches/Emine)

Turkish President Tayyip Erdogan, accompanied by his wife Emine Erdogan (L), greets his supporters as he arrives at the a ceremony to mark the 562nd anniversary of the conquest of the city by the Ottoman Turks, in Istanbul, Turkey, May 30, 2015. REUTERS/Murad Sezer
Le président turc Tayyip Erdogan, accompagné de son épouse Emine Erdogan (à gauche), salue ses partisans à son arrivée à la cérémonie marquant le 562e anniversaire de la conquête de la ville par les Turcs ottomans, à Istanbul, Turquie, le 30 mai 2015. . REUTERS/Murad Sezer

4. le 8 Mai 2023 (campagne)

A poster of Turkish President and People’s Alliance’s presidential candidate Recep Tayyip Erdogan, left, on a truck near to an election poster of Turkish CHP party leader and Nation Alliance’s presidential candidate Kemal Kilicdaroglu in Istanbul, Turkey, Monday, May 8, 2023. (AP Photo/Khalil Hamra)
Une affiche du président turc et candidat à la présidence de l'Alliance du peuple, Recep Tayyip Erdogan, à gauche, sur un camion à proximité d'une affiche électorale du chef du parti turc CHP et candidat à la présidentielle de l'Alliance des nations, Kemal Kilicdaroglu, à Istanbul, Turquie, le lundi 8 mai 2023. (AP Photo/Khalil Hamra)

5. le 14 décembre 2022(autocratie/fleurs/drapeau)(cravates)

6. le 28 octobre 2023 (show/drapeau/écharpe)

Turkish President Recep Tayyip Erdogan, speaks to the attendees during a rally to show their solidarity with the Palestinians, in Istanbul, Turkey, Saturday, Oct. 28, 2023. (AP Photo/Emrah Gurel)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'adresse aux participants lors d'un rassemblement pour montrer leur solidarité avec les Palestiniens, à Istanbul, Turquie, le samedi 28 octobre 2023. (AP Photo/Emrah Gurel)

7. début septembre 2023 (subordonné.es/MKA/drapeaux)

la légende dit « Hakan Fidan ministre turc des affaires étrangères, devant des portraits de Mustapha Kémal (à gauche) et RTE (à droite) » (je ne parviens pas à lire le copyright)

8. le 9 juin 2023 (siubordonné.es/MKA/Drapeau/banque)

9. le 31 mai 2019 (sourire déchiré)

Affiche de propagande de Recep, Tayyip Erdogan, durant l’élections municipales en Turquie, le 31 mars 2019. Istanbul 2019. ©Nicolas Righetti/Lundi13.ch Propaganda poster of Recep, Tayyip Erdogan, during the municipal elections in Turkey, March 31, 2019. Istanbul 2019.

10.  sans légende – statue de Mustapha Kémal dit Atatürk (père de la Turquie)(MKA) (vers 1880 – 1938) quelque part sur une île (musée à sa gloire) (ah oui quand même) face à Istanbul (au loin)

 

11. sans date non plus (et presque sans légende – sans doute une espèce de calicot froissé) (campagne)

Recep Tayyip Erdoğan Dans le quartier de Karakoÿ. Istanbul.

12. 28 mai 2023 (en campagne – show noir)

Turkish President Tayyip Erdogan addresses his supporters following early exit poll results for the second round of the presidential election in Istanbul, Turkey May 28, 2023. REUTERS/Murad Sezer TPX IMAGES OF THE DAY
Le président turc Tayyip Erdogan s'adresse à ses partisans à la suite des résultats anticipés des sondages de sortie du deuxième tour de l'élection présidentielle à Istanbul, Turquie le 28 mai 2023. REUTERS/Murad Sezer IMAGES TPX DU JOUR

13. 4 septembre 2023 (bal des hypocrites)

Russian President Vladimir Putin and Turkish President Tayyip Erdogan bid farewell after their talks in Sochi, Russia, September 4, 2023. Sputnik/Sergei Karpukhin/Pool via REUTERS ATTENTION EDITORS – THIS IMAGE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY.
Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Tayyip Erdogan ont fait leurs adieux après leurs entretiens à Sotchi, Russie, le 4 septembre 2023. Spoutnik/Sergei Karpukhin/Pool via REUTERS ATTENTION AUX ÉDITEURS - CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS.

14. 25 octobre 2023

An image of Mustafa Kemal Ataturk, hangs next to a national flag over Istiklal Street, in Istanbul, Turkey, Wednesday, Oct. 25, 2023. The Turkish Republic, founded from the ruins of the Ottoman Empire by the national independence hero Mustafa Kemal Ataturk, turns 100 on Oct. 29. Ataturk established a Western-facing secular republic modeled on the great powers of the time, ushering in radical reforms that abolished the caliphate, replaced the Arabic script with the Roman alphabet, gave women the vote and adopted European laws and codes. (AP Photo/Emrah Gurel)
Une image de Mustafa Kemal Ataturk est accrochée à côté d'un drapeau national sur la rue Istiklal, à Istanbul, Turquie, le mercredi 25 octobre 2023. La République turque, fondée sur les ruines de l'Empire ottoman par le héros de l'indépendance nationale Mustafa Kemal Ataturk , fêtera ses 100 ans le 29 octobre. Atatürk a établi une république laïque tournée vers l'Occident, sur le modèle des grandes puissances de l'époque, ouvrant la voie à des réformes radicales qui ont aboli le califat, remplacé l'écriture arabe par l'alphabet romain, donné le droit de vote aux femmes et adopté l'Union européenne. lois et codes. (Photo AP/Emrah Gurel)

15. 25 octobre 2023 (drapeau/MKA)

TOPSHOT – Mukkades Kokeralp Cirak, an 85 years old a fan of Mustafa Kemal Ataturk, poses in front of a portrait of Ataturk outside her house in Edirne, western Turkey, on October 25, 2023. (Photo by Ozan KOSE / AFP)
TOPSHOT - Mukkades Kokeralp Cirak, 85 ans, fan de Mustafa Kemal Ataturk, pose devant un portrait d'Ataturk devant sa maison à Edirne, dans l'ouest de la Turquie, le 25 octobre 2023. (Photo d'Ozan KOSE / AFP)

dispersion #22

 

 

attends on en est où ?
qui en a quelque chose à faire ? non mais nulle part – il y a des initiatives, ici on ne parle qu’avec des images – parfois j’ai l’impression de me tromper moi-même, de ne parler qu’à des murs vides, alors il me faut les orner, rendre un peu plus gaie cette maison standard – mainstream – d’ailleurs je crois que la fortune de la première fortune du monde (tu vois qui ? fucking mercipatron) s’est bâtie sur ce genre de construction périssable en vingt ans invendable mais qu’est-ce que ça peut faire ? la nouveauté de ce monde doit être mobile, flexible, performante et nomade – quand même, quelle belle définition de notre genre, espèce, sorte catégorie – notre humanité (c’est tout oui ?) – en vrai tout va bien, les stocks commencent à s’épuiser, il va falloir les renouveler, et donc les affaires sont comme à leur habitude, ce qu’elles sont, il y a le marché et sa main invisible, les armées et leurs serviteurs (moins serviteuses, certes sans doute peut-être) et pour le reste – pains/jeux – c’est aux canons que sert notre chair (il y a un truc qui m’échappe : le moment, le présent, ici, maintenant, la planète le gulf stream les arbres et l’autoroute 69 – je me souviens du 61 (c’est un ou une autoroute – une auto plus une route donnerait un ? ) Non, rien. Pardon, je me disperse

Ca commence un peu durement – mais comme on est le 18 octobre et que cette date suit, comme d’habitude c’est vrai, celle du 17, c’est une espèce d’hommage : Vincent Lacoste qui interprète Fernand Iveton (dans De nos frères blessés, Hélier Cisterne, 2020)

c’est que c’est quand même la guerre – celle menée par et contre – cataclysme mais tellement normale (qu’est-ce que la norme hein) – j’avance, je mets mes pas dans les pas de celles et ceux qui me précèdent – 

le cinéma, l’écran l’oubli – j’ai tant aimé le cinéma – non mais toujours oui

ce sourire d’Anna (Mamma Roma, Pier Paolo Pasolini, 1962) (à soixante ans d’ici…) et l’air décidé de celui qui joue le rôle de son fils (Ettore Garofalo) (non, ça n’a rien de tellement drôle…) et puis nœud pap’ et cibiche (John Cassavetes)

peut-être dans le film de Roman Polanski – peut-être Rosemary’s baby  (1968) – ou peut-être est-il trop âgé ? – pas certain – continûment la ronde

des images (La Ronde, Max Ophüls, 1950) cette Danielle Darrieux et ce Daniel Gélin (ces années-là, Maria Schneider je me souviens) et puis encore tout pour la musique

Michel Legrand à l’époque de Cléo – les claviers aux verres – tout pour la musique

le cabaret, les nuits – la vie ? ah bah (Suzy Solidor…) – et les rires aussi

Toto l’idole de Naples (avec Maradona, certes) (mais en vrai la comédie me plaît moins que le drame – sans doute quelque chose de personnel) et cette auteure majestueuse

Toni Morrison – et ces autres, là

(de gauche à droite, dit la légende, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Claude Mauriac, Jérôme Lindon, Robert Pinget, Samuel Bekett, Nathalie Sarraute et Caude Ollier) (la légende…) (huit garçon, une fille… – tout un nouveau roman, pratiquement) je continue mais la mélancolie tu sais comme une espèce de maladie, quand même et puis

la militance 
et puis, juste là maintenant, Fariba libérée

alors le cinéma… non, écoute ça ne fait rien, des images encore par exemple celle-ci – formidablement

ces gens-là, seulement eux – peuple sans doute – communications – publicité – je ne sais pas, parfois juste une image…

chapeau noir, c’st Maigret (Pierre Renoir), à gauche Else (Winna Winfried), à droite Lucas (Georges Térof) (La nuit du carrefour, Jean Renoir, 1932) (près d’un siècle…) et pour finir

debout gauche cadre, Peter Bogdanovitch au mégaphone, à droite assis, Orson Welles. Au milieu, cinq techniciens

Pour faire valoir ce que de droit ?

Continuer.

 

 

dispersion, une série illustrée de la maison[s]témoin

dispersion #21

 

 

 

toutes ces personnalités, tous ces portraits, ces sourires, cette joie de vivre, oublier s’il te plaît oublier la réalité des choses pour que n’en garder que la beauté (celle des images, celle des représentations) (pour oublier le monde tel qu’il est)

tout à droite, c’est Alba, la sœur d’Alice Rohrwacher qui réalise ce film merveilleux- Les Merveilles (2014) – même si le cinéma est une industrie, il reste quelque chose de l’art chez certain.es – on les aime sans doute pour ça – longtemps chez Lucien, je commentais ses magnifiques poèmes-express (ils vont paraître dans un beau livre) en les intégrant par le cinéma – j’aimais ces commentaires – ou des chanteuses : ici Angèle (van Laeken) (dite Angèle – extra)

juste une galerie de portraits, des actrices comme Barbara Sukova dans Les années de plomb (Margarethe Von Trotta, 1981) (ce serait plutôt Les cieux plombés ) (ou alors est-ce Jutta Lampe qui joue la rebelle ? j’ai un peu de difficulté à la reconnaître)

bien beau film (Lion d’or, Venise, 1986) – ou ici Bouli et ses tatouages (je l’aime beaucoup)on marche dans les rues et on croise des milliers de personnes – ici Cillian Murphy dans le rôle(Le vent se lève, Ken Loach 2006, Palme d’or Cannes 2006) cette décision dans la marche en avant (on partage – sans doute avec moins de force) (c’est l’âge)

danser un peu (Certains l’aiment chaud, Billy Wilder, 1959) – discuter le coup

(Pompide entre Malraux et Chaban-Delmas,1963) (c’est pas du cinéma) (la clope, oui) et puis Dana Andrews

probablement dans Laura (Otto Preminger, 1944) un peu trop amidonné sans doute (mais c’était la guerre, tu comprends) – pour presque finir Igor Stravinski (tu te souviens Nougaro il se peut que je couve un Igor Stravinski dans son Paris Mai formidable)

et pour finir cet épisode (ça ne devrait jamais finir, cette dispersion)

la pluie ? mais quelle importance, puisqu’on s’aime… (Gene Kelly dans Chantons sous la pluie, lui et Stanley Donnen – plutôt l’inverse –  1952)

dispersion #20

 

 

 

on commence à être un peu perdus – ça n’a pas non plus de qualité encyclopédique – la qualité qu’on reconnaîtrait à la série serait de distraire (du travail, des ennuis, des disparitions, des horreurs et de tant et tant de turpitudes). Distraire et se disperser (le projet TS2M attendra un peu d’autant qu’il semble en pause (on a l’habitude) – disperser et se distraire – au moment où j’écris et dispose ces images trouvées volées triées répertoriées durant ces vacances bricoleuses). Non mais tant pis.

 

Je les pose dans l’ordre d’apparition – je ne prends pas la peine de dater (je suis fatigué tsais)

2A et JLT (Un homme et une femme,  Claude Lelouch 1966) (l’ordre est dans le titre)

chabadabada (lui nous quittait il y a un peu plus d’un an) (un couple comme on n’en fait plus – la norme)

la cérémonie du Doge épousant la mer : juste formidablement fantasque (William Turner et Venise, domination de la mer – rien que ça – avec un anneau d’or jeté dans la lagune – tous les quinze août durant les dix siècles d’existence de la République soit plus de mille anneaux d’or par là) (tellement aimé Venise…)

et puis un des premiers Maigret porté au cinéma (La nuit du carrefour , Jean Renoir,1932)

à l’image Winna Winfried (Else, la femme du mort), Pierre Renoir (en Maigret et noir), Georges Térof (Lucas, assistant de Maigret Jules) (pour Simenon, on est toujours dubitatif –  trop populaire, trop érotomane, trop prolifique, toujours trop) (OSEFU2P mais pas tant que ça – MPTQC) (souvenir très lointain)

une image du premier film de Sandrine Kiberlain (2021) – la jeune fille, interprétée par Rebecca Marder juste charmante – j’ai pensé à « la douleur » de Margot, je me souviens – ici Joan Didion (beaucoup aimé et pleuré son Le bleu de la nuit)

vivre enfin – un Sixto Diaz Rodriguez (qui lui aussi vient de quitter le navire) (on le retrouverait dans le carnet)

il y a quelques légendes – tout ça reste une énigme, quelque chose d’incontrôlé, un panthéon ? un cimetière ?  – la fin de l’été (le Moulin Rouge, Gene Kelly et Leslie Caron, dans le Un américain à Paris (1951) réalisé par l’américain à Paris

  le cinéma et ses décors et ses servants (René Clair, années 60)

non mais pourquoi pas – quelques images pour se souvenir? pour créer des souvenirs (des « je me souviens » ?) – celle-là est tragique (LBJ devient le 36° en  prêtant serment dans l’Air Force One le 22 novembre 63)formidablement – JK cache son tailleur taché du sang de JFK45 – terriblement contemporain – ici deux amies magnifiques (toujours US certes) (selfie au polaroïd…)

Louise et Thelma (Ridley Scott, 1991) (Susan Sarandon et Geena Davis) – puis une autre actrice formidable

(quoi que ses prises de position en faveur du gros russe – enfin, se renier et trahir ses amis ? – je ne sais pas, je ne regrette rien) (simplement oui, la douleur) ici le sarcasme serait trop facile

laisse – année cinquante – laisse – ce merveilleux portrait d’Innocent dix par Diego Velasquez refusé (plus tard Francis Bacon…) par l’église commanditaire

qu’est-ce que ça peut faire ? Une image, des mots – et cette dernière que j’aime au plus haut point (mon ange gardien) (je tais, je ne dis rien, seulement en étiquette)

(Quai des orfèvres, Henri-Georges Clouzot, 1947)

 

 

dispersion 18

 

 

 

cette série à l’existence mitigée, se place dans des conditions sociales de production que l’agent ne maîtrise pas – elle vient, passe, s’arrête et recommence comme une espèce de chanson lente, saudade morna blues ce que tu veux – un moment passe, les choses à faire attendent, les financières comme les autres, la santé comme la cuisine, vaguement quelque chose d’une certaine terreur vis à vis de ce monde-là, qu’elle essaye (en pure perte) de comprendre, discerner, distinguer – la mémoire, les sentiments  

 

 

en gros, me disais-je montant la rue, tout toujours a déjà été fait  – j’avais à l’idée quelque chose qui se serait tenu entre une originalité exceptionnelle et une habitude dérisoire (ou l’inverse, je ne sais plus) – mais il y a là un dossier (machin avec un dos je suppose ?) dans lequel sont conservés (jusque quand ?) des documents (une information augmentée d’un support) au nombre de 60

dont je ne garde que quelques unes mais cette première d’abord

que je comprends comme une suite d’atelier (ma main serre celle de ma tante, ma montre,  son petit léopard en peluche) – je crois qu’elle était de février – seize du siècle précédent – un dessin de Delphine

magnifique – comme ce souvenir de résidence seinémarnaise

quelque nombrilisme peut-être – c’est le blanc du ciel gris qui m’impressionne – (l’image est de Mathilde Roux, qu’on salue) – je ne voulais pas construire quoi que ce soit – une originalité illusoire – cette maison abrite des fantômes : celui-ci

(les gens absents) ou celui-là

plus personnel, celui-là

on ne la présente plus – le noir et blanc, et la relation qu’entretient la photographie avec le reste du monde (hors de la réalité)

Tunisian President Habib Bourguiba, his wife Wassila Ben Ammar and their adoptive daughter Hager, pose for the photographer in 1962 in Carthago presidential palace. Bourguiba ruled Tunisia from 1957 until being destituted in 1987 by his Prime minister General Ben Ali after leading the country to independence from France in 1956.
© TAP/AFP

le type au prénom signifiant « heureux » – en son petit pays, le prix du pain – l’avenue, le cinéma, la cathédrale – et puis en continuant  magnifiquement

(collage de Christine Jeanney) explorer et se souvenir (l’image suivante de Denis Pasquier)

c’est égal, marchons si tu veux bien – avançons et pour le reste, nous verrons (ou pas) –

ici Daniela Carrasco (blessée mutilée violée tuée étranglée exposée – sommes-nous vraiment une espèce ? ) (notre cruauté – nos guerres et notre planète)

merveilleuse

sensible tu disais

on avance, oui, on avance – que ces jours vous soient beaux

 

 

les billets de la maison[s]témoin de la série dispersion.

 

 

dispersion 17

 

 

c’est cette façon de ne rien faire tout en faisant trop – faire vivre le site, avancer et ne pas (trop) penser à ces choses qui arrivent, qui vont bien finir par arriver – ne pas attendre, ne pas se laisser entraîner au fond, vivre enfin

Un jour, tu verras, je mettrai au point l’index des articles – « un jour tu verras » c’est une si belle chanson – il ne faut pas se laisser aller, il faut se tenir
Peu de choses, l’agent fait son travail. Il se trouve dans l’entrée, puis passe au bureau. Il a des choses à faire,réviser ses mots son langage ses appréciations son argumentaire ses questions –

un article qui date de 2011 mais OSEF – il ne relate que le crachat dont aurait été victime Mankiewicz de la part d’une Katharine Hepburn ce qui ne ressemble pas tellement à la bestiole (c’est d’un vulgaire), mais après tout peut-être (n’est-ce pas l’un de ses plus grands rôles – avec celui tenu dans African Queen (John Huston, 1951) – je (me) rappelle qu’elle était de 7, Jo était de 9, et Huston de 6) (c’est juste pour fixer les idées – le temps passe et court)

un emplacement dans un cimetière – Stéphane  Audran (aka Colette Dacheville dixit wiki) – dans ce cimetière (Tolla, Corse-du-Sud) dominant un lac que ses restes (s’il se peut) aperçoivent de l’intérieur d’une tombe de marbre rose – ici on prépare, on répare, on bosse

espèce d’indiscrétion – personnage public – le contraire de privé, est-ce public ? ou professionnel versus privé ? – on tient à sa biographie (je l’aimais beaucoup, surtout dans ce film, Le festin de Babette (Gabriel Axel, 1987)

et deux images glanées dans le magazine aux mots croisés duquel on s’amuse – ici une image des deux premiers rôles du dernier film de Tony Gatlif, Tom Medina (2021) -lui, il est de 48, à Alger) (vraiment bien) – ici, on a posé quelques images de Josef Koudelka, je me souviens –

Slimane Dazy et David Murgia dans les rôles

puis ici un peu de catastrophisme c’est important pour faire passer le temps (il n’y a pas le point désolé) (il est assez inutile, j’édulcore (il y aura une légende) et tout le monde l’a reconnue)

la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes, le 15 avril 2019

enfin une photo d’archive (au premier plan, j’ai l’impression le croisement rue du Renard rue Rambuteau) (début 70 je suppose aussi)

Toiles

 

 

Il ne s’agit que d’images et de représentations, glanées ici ou là (souvent posées par mon frère quelque part, ici là ou ailleurs) je les capture grâce au bouton impécr syst  qu’il y a là, je les pose dans un dossier toiles le vic sur le bureau du personnal computer puis les retaille, en cherche les titres, parfois, les dates de conception, elles sont là pour faire beau – j’aime savoir qu’il s’agit de répliques au même sens que celles des plaques tectoniques qui se meuvent sur le manteau

En ouverture : The Souvenir Jean-Honoré Fragonard, 1775-78

il y a des moments où il faut décorer ces murs taupe – quand même, cette maison à vendre ou à louer mérite quelques aménagements (bien qu’elle ne soit guère visitée : la crise (on nous préfère inquiets, comme tu sais), la pandémie (hier soir écoutant radio paris (qui ment comme de juste) on m’a annoncé en titre que les cinquante mille cas de maladie avaient été recensés ce jour – en titre gros comme le bras – et dans le développement, que des vaccins sont disponibles – un épidémiologiste ne pouvait pas parler proprement de « vague » mais enfin) (j’ai fermé le poste, qu’est-ce que tu veux), la guerre immonde mené par le mini-tsar ridicule et grossier – tout ça n’est guère favorable à l’investissement, hein…)
Alors décorons : Marc Chagall, Église de Chambon (1922-1926)

ce sont les petites poules qui me ravissent – puis Edward Hopper La plage de Gloucester 1924

joli – continuons avec cet autre Chagall La famille ukrainienne 1940-1943

si, c’est quand même joli, ce rouge (sang), ces couleurs (vives),  ce feu peut-être et ces animaux aussi – est-ce bien décoratif, je crains que non mais je le garde et l’expose – la date du tableau et ce qu’il transporte aussi, je ne veux pas oublier –

un autre Marc, Rothko celui-là dans ses bleus, (sans titre, 1968) pour la route (et en signe à Jean-Luc Godard, qui comme ce peintre-là, a mis fin à ses jours) – puis un 2VG Arles jardin en fleurs 1888

une pure merveille – une autre pure merveille, sans doute plus troublée (et bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui) Maurice Utrillo (un de mes préférés) et son Place du Tertre 1910

d’autres encore – celui-ci Piet Mondrian, Along the Hamstel 1903 (magique)

et puis deux images, l’une d’un sous-bois (sans référence, je ne sais d’où je tiens cette image – elle est là, elle correspond comme on dit d’une lettre qu’on attend (ou le « on devrait correspondre, puisque tu me corresponds » du Cabrel)

et pour finir, cette image du robot (la piazetta et ses deux colonnes, Théodore qui me fait souvenir d’un ami, et le lion ailé qui veille sur les murs préfabriqués de la maison)

C’est mieux, il semble…

Tirez sur le pianiste !

 

 

 

Reprenons : c’est parti du fait qu’un entrefilet mentionnait que durant ces quelques mois d’arrêt momentané, le monde du cinéma (si on peut dire) comme un bon peu du reste d’ailleurs du monde tout court avait subi cette stase – tous les tournages se sont arrêtés, les gens sont rentrés chez eux ou dans leur seconde maison, reclus comme nous autres (ici, là ailleurs) (à Paris et dans le neuf trois par exemple ça a été plus tendu qu’en campagne, certes) (jte parle même pas des US ou de l’UK, ou de l’Inde ou de la Chine…) – et que durant cette période, la plupart des cerveaux ont continué de fonctionner comme si de rien n’était – les pervers ont cherché à tirer profit de l’affaire, d’autres ont tenté de faire autrement; on a glosé sur « le monde d’après » comme si ça avait un sens – puis on s’est remis à nos occupations (au travail, c’est le fond qui manque le moins disait ce connard de la Fontaine) (évidemment que je suis en colère : qui ne l’est pas ?). L’entrefilet disait (c’était courant juillet ou août je ne sais plus exactement) que machin avait cédé les droits de son catalogue de films à truc – pour donner la chance aux abonnés de truc de voir ces films-là. Je ne suis pas particulièrement fondu des réalisations de ce cinéaste (François Truffaut – il est de 32, il a vingt huit ans au moment du tournage) que je trouve assez hypocrite – mais ça ne regarde que moi – et en tout cas j’avais déjà vu le film chroniqué aujourd’hui (probablement dans les années soixante dix) (je me souviens parfaitement de la prestation comme on dit aujourd’hui de Boby (ne prend qu’un b) Lapointe (Avanies et framboises) – il est de 22).  Machin a donc vendu à truc le droit de diffuser les films du Truffaut à son catalogue (machin a dû racheter le Carrosse j’imagine – j’irai voir, oui *) : et alors ? Bof, rien sinon que donc pendant les suites de la pandémie, truc (qui est, par parenthèses si mes sources sont bonnes, pété de fric) a été voir les producteurs des films arrêtés pour cause de virus à laconcorona pour leur proposer un rachat (il paraît que ça n’a pas marché avec beaucoup) (prix inférieur hein, puisque quand même tout ça s’est arrêté, on va reprendre produire il faut comprendre et voilà…!). Non, je m’en fiche un peu, les affaires sont ce qu’elles sont : et d’ailleurs je pense que le Truffaut n’aurait vu aucune objection à ce que ses films soient diffusés via le réseau de truc, mais enfin il me semble que truc est un peu dégueulasse (il n’est pas douteux que le monde dans lequel il grouillotte le soit tout autant) (c’est celui des affaires, comme c’est celui du cinéma) . Voilà tout 

 

Bon sinon, le film du jour est tiré d’un roman de David Goodis (1956 – il est de 1917, il n’a pas quarante ans) (traduit en série noire en 1957 – traduit par Chantal Wourgaft – son âge je ne sais,elle est décédée je crois), il y a pas mal d’invraisemblances mais on s’en fout un peu. On est assez content de voir du noir et blanc (image : Raoul Coutard – il est de 24, il tape trente-six); on est aussi content de voir Charles Aznavour (il est de 24 aussi, lui) alias Edouard Saroyan, alias Charlie Kolher en pianiste. Il s’agit de l’histoire de quatre frères (ici on en voit deux – gauche cadre, c’est Chico (Albert Rémy (né en 15, 45 piges) – il jouait le père du Doinel (Antoine, donc) dans « les 400 coups » l’année d’avant)

C’est à Charlie qu’on s’attache – il rencontre Léna – son frère Chico est poursuivi par des voyous qu’il a grugé – évidemment ça va mal finir.  Le film date de 1960;  on voit les rues de Paris un petit peu; Charlie

rencontre Léna (Marie Dubois, elle a vingt-trois ans; il en a trente-huit (

dans la – si elle existe – vraie vie) : ce soir-là ça ne se fera pas – il rentre chez lui (il vit avec son frère Fido qui doit avoir dans les douze ans) – sur le même palier vit Clarisse, une respectueuse qui danse là où joue Charlie – elle garde le petit Fido (Richard  Kanayan, doit avoir dans les douze ans – il jouait aussi déjà dans les 400 coups, l’année précédente) quand il revient de l’école, elle lui donne à manger, c’est un peu comme une mère (ou une grande sœur) –

Charlie et elle se retrouvent dans le même lit, ils sont amants en somme (elle c’est Michèle Mercier (elle a vingt ans) (elle va tourner bientôt  la série des « Angélique » et devenir une espèce de star

du grand écran) (il n’y en a pas vraiment à l’époque de petit) – mais Charlie aime (sans encore vraiment tout à fait le savoir) Léna, et puis les choses allant comme elles vont

ce qui doit arriver arrive

(c’est assez convenu, j’avais prévenu) (conventionnel : les femmes sont jeunes, les hommes plus âgés, tout ça) et puis on parle – un long flashback explique pourquoi Charlie est si triste – alors que Léna elle est si gaie – on apprend que Charlie est veuf de Thérèse

(Nicole Berger, adorable : vingt-six ans au moment du tournage) (elle se tuera dans un accident de voiture en 1967, que la paix reste sur son âme) – Charlie reste peut-être un peu coupable de ce suicide – c’est une histoire triste (elle a couché avec l’imprésario à Charlie afin (peut-être) de lui faire obtenir un contrat (lequel imprésario est interprété par Claude Heymann – qui est de 7, ça lui fait 53 printemps) (elle s’en veut, elle se jette par la fenêtre; Charlie ne l’en empêche pas) – et puis, et puis Charlie tue en état de légitime défense le patron du bar, Léna l’aide à s’enfuir alors la route

et la poursuite par les autres malfrats qui veulent leur argent (je passe sur certains autres détails)

et la fin dans la neige

Il y a cependant en ouverture cette scène qui se déroule dans la rue où Chico s’enfuit et est aidé à se relever par un type qui lui flanque des gifles – le type porte des fleurs à sa femme, et nous explique pourquoi et comment il en est tombé amoureux – c’est la raison du film (comme celle de tous les autres films sûrement), le passant est interprété par Alex Joffé (il est de 18)

un cinéaste (des comédies surtout, films avec Bourvil, Robert Hirsch etc. plutôt qualité française…), acteur et scénariste, père d’Arthur Joffé (je me disais je le connais, mais non, (enfin oui, mais non) je le confonds avec Roland Joffé) – et donc comme un signe vers cette frange du cinéma honnie et vomie par ce qu’on appelait alors « la nouvelle vague »… Et pour finir mentionnons Catherine Lutz dans le rôle de la femme (« plus pour longtemps » dit-elle dans un éclair de préscience de l’avenir) (elle est de ? – elle a dans les 40 ans, là) Mammy, du patron du bar (Serge Davri, il est de 19)

 

(*) : (add. de 9h53) sous le lien, l’article de la Cinémathèque Française indique que « tous les films de François Truffaut seront produits par » le Carrosse sauf celui-ci, plus « Fahrenheit 451 » (1966, d’après Ray Bradbury),  « Une belle fille comme moi » (1972) et « la Nuit américaine »(1973) – ce sont sans doute ces films qui ont été rachétés par machin, donc, et non ceux produits par les films du Carrosse (faudrait voir: y’a du boulot).

une seule image suffit (irrésistiblement #9)

 

 

l’agent a vu revenir les acheteurs – un type en voiture rouge et électrique, costume cintré bleu foncé chemise blanche cravate masque noir comme son altesse – l’agent regarde l’auto, l’autre sous son masque noir « ne rêvez pas mon vieux, elle n’est pas pour vous ! » il a souri mais on n’en a rien vu : « ni pour moi d’ailleurs… » , juste son ton, on l’aurait giflé mais non – visite, questions – l’agent a regardé partir le type, il ne portait pas de lunettes de soleil, venait pour son maître mais non, ce n’est pas son style – le type visite les maisons, celle-ci ou une autre, il est payé pour ça – c’était à tout hasard, parce que plus rien ne fonctionne vraiment comme avant – enfin pas encore – l’agent est payé pour faire visiter, à celui-ci ou un autre ça ne change rien – remplir le questionnaire avec des informations plus ou moins fausses ou vraies, qui en aurait quelque chose à faire ? – « bon courage mon vieux ! » – puis un couple, masqué comme l’agent (dans les bleus clairs), ce même jour, les enfants sont en vacances chez leur grand-mère ils viennent de partir – le type a regardé le garage, le cric sous l’étagère; la femme la cuisine, le passage direct du garage, le plain pied de la chambre à coucher – ou bureau comme vous voulez –  la vastitude du salon cathédrale, ce genre de choses – au fond de l’horizon, par la baie, la rue qui aboutit au rond-point inutile – le soleil qui joue avec les nuages, la pelouse pelée – au mur du salon, la vue d’une plage des Nouvelles-Hébrides (ou de Nouvelle-Guinée ou Zélande) dit la brochure – il y  a des choses à faire – l’agent a rempli le questionnaire à nouveau, il a attendu que quelque chose se passe mais rien – il n’avait plus de rendez-vous – demain peut-être – il a pensé à ses enfants à l’école – il a pensé à son frigo au trois-quart vide – une bière ? peut-être – appel à la secrétaire « non, rien, à demain ? » – l’agent a repris la petite voiture pourpre  – quatre heures et demie, faire des courses, rentrer chez soi – jouer à l’ordi, regarder un film ? – au deuxième étage de la résidence, le deux pièces, les papiers au mur – dans la cour les enfants ne jouent plus, deux femmes assises à deux mètres l’une de l’autre – l’agent est en marcel, la bouteille de bière à la main, la lumière décroît doucement – ce sent la cuisine quelque part – le mois de mai, il aurait dû appeler son frère, mais il ne répondait plus depuis quelques jours – il aurait pu appeler son ex, ou les enfants mais non, il était sans allant – s’asseoir et oublier – respirer – oublier – il aurait aussi pu lire le journal, écouter les informations mais non – une partie d’échecs en ligne, un poker quelque chose – aucune envie de rien – la chaleur peut-être, une douche sans doute – à la nuit venue, sur le canapé l’agent s’est endormi – la fenêtre était ouverte, dans la rue, seul l’air passait presque sans bruit – au fond de la perspective de la rue, un rond-point inutile – l’agent s’est évadé dans ses rêves qu’il oublie dès que le matin sonne

le café la douche à nouveau le ciel bleu toute la vie – il va faire chaud – toute la vie, reprendre ses habits brouillés, reprendre la voiture de société – dans la boite aux lettres, une annonce pour les élections prochaines – la pelouse jaunie – faire quelque chose, mais quoi ? – le téléphone, le signaler, la secrétaire trois rendez-vous, attendre, on annonce à la radio la fermeture de trois ou quatre (ça va dépendre) usines de voitures, fermer le poste, attendre un moment, recevoir les acheteurs, inscrire les réponses, donner suite ou pas, offrir une plaquette glacée ou non – le week-end pour quoi faire, il n’en a pas, il travaille – encore – doit-il en être heureux, soulagé ? probablement, il regarde ses chaussures, un coup de cirage nécessaire – à a maison il n’y en a pas – en acheter quand il ira faire ses courses, tout à l’heure s’il y pense – il repositionne son masque – accueille les nouveaux-venus – se lavera les mains – nettoiera les poignées de portes – non, rien – mais tenir quand même –

 

 

Une phrase, une chanson (résister #5)

 

 

 

 

il arrive que je tombe sur une phrase, ou quelque chose, qui m’entraîne ailleurs et encore ailleurs – je laisse suivre le chemin parfois, je me lève et je vais dans le jardin, sur le balcon, ou derrière la fenêtre seulement, ou encore dans le garage, je range un peu (des vieilles cassettes vidéo inutiles – il n’y a que les jaquettes – d’autres choses incongrues laissées là par les ouvriers – une bouteille d’eau en plastique, des chiffons, un carton) – la maison est inhabitée (je me souviens de madame Muir)

(elle était veuve et voulait écrire) – il y a quelque part, sans doute dans un placard, une affiche apportée là par je ne sais qui – je ne suis pas ici, je suis ailleurs – une phrase disais-je, elle est d’Antonio Gramsci (1) un type qui a passé la fin de sa vie en prison parce qu’il avait des idées qui allaient à l’encontre de celles du pouvoir (sous l’ordure mussolini (2) – il était communiste emprisonné dès 1926 jusqu’à sa mort le 27 avril 37, à Rome, des suites de sa maladie) – je dispose ici d’une espèce de bible, un petit dictionnaire Larousse de 1961, mais il n’y figure pas – dommage (j’ai pris une photo d’un dessin de Laennec (3) tout à l’heure, mais de Gramsci, nenni) – j’ai pêché dans le wiki – la phrase donc « il n’y a pas d’illusion à se faire quant à une possibilité de conquérir par petites étapes la justice et la liberté » fait froid aux os mais enfin elle ne m’apparaît pas sans fondement – hier dans le journal on nous indiquait que le « nouveau » wtf cnpf faisait agir ses groupes de pression (on sait que ce gouvernement n’est que la chambre d’écho législatif de ce centre du patronat, serait-il français et national qui plus est) afin que l’Europe et la France (en particulier) adoptassent (eh oui) des réglementations plus souples en ce qui concerne les émissions de CO2 (lesquelles pourtant assez souples, sinon lâches, nous conduisent directement à cette maladie qui nous prive de nos libertés les plus fondamentales) – ces trois personnages : des emblèmes de ce que nous vivons ? – ici, dans cette maison toujours à louer – ce que je fais encore ce mercredi – il n’y a pas de visite, il n’y a pas d’acheteur – j’ai posé sur un mur, sur le côté de la fenêtre, une reproduction « impression soleil couchant » je crois que ça s’intitule

– et puis une autre des danseuses de Degas il me semble bien

– il y avait avant qu’on ne puisse plus sortir de chez soi des endroits (il faut le souligner pour les nouveaux-venus) spécialement réservés aux expositions de tableaux, ça se nommait des musées parce que les peintres (et peintresses, mais essentiellement des peintres) étaient pour la plupart d’entre eux (et elles, mais passons) inspirés (é e s ) par des muses (lesquelles ne sont que féminines) – sinon ça allait bien ce monde-là – on y découvrait tardivement les notions de genres et de « race » (laquelle comme on savait déjà n’avait aucune existence dans l’espèce humaine) (sauf évidemment celle que mettaient en scène les mussolini et autres fumiers – essentiellement des hommes, tu me diras – le monde en regorge encore – passons) – (ceci n’est pas un billet politique, je fais mon travail, je n’ai pas à parler politique – le travail n’est pas politique, il est subordonné : tu fais ce qu’on te dit, point barre – et tu nous épargnes tes états d’âme – si on est poli, on fait suivre la dernière phrase d’un « sil te plaît » à la limite de l’hystérie) (un peu comme à l’armée si tu préfères) ici je remets cette image déjà déposée de ce colonel Dax (je connaissais Micheline) sous les traits de Kirki

– il est donc préférable de travailler seul – et donc de disposer, comme disait notre amie Virginia d’une chambre à soi – justement ici, on en compte quatre, dont une sous la forme d’un bureau – huit mètres carrés, une fenêtre, une porte : c’est suffisant – au rez-de-chaussée, oui – les trois autres à l’étage, avec la salle de bains, un autre cabinet de toilettes, enfin tout le confort moderne – les arbres du jardin des voisins sont fleuris, les oiseaux y chantent un peu et le ciel s’est dégagé, on ne ressent plus les miasmes du trafic aérien (déjà, un peu avant, il y avait eu cette affaire d’un constructeur d’avions qui pour des raisons de rentabilité avait précipité la réalisation d’une de ses œuvres, et aussi (zeugme) la mort de près de quatre cents personnes – le constructeur avait fini par arrêter cette production – c’était avant) (une allégorie) – aujourd’hui, certains s’en remettent à la prière, d’autres pensent que la santé passe après le travail et l’économie du pays – c’est un printemps assez chaud, voilà une dizaine de mois (ai-je lu dans une gazette) que les températures sont plus élevées que la moyenne dans notre pays – est-ce que ça a une quelconque pertinence que de parler du pays quand on parle des températures ? Fait-il moins chaud ici (ou à Kiev, par exemple) que là (à Oslo, Malmö ou Stockholm) ? En tous les cas, j’attends mais je n’ai pas rendez-vous – cette chanson, tu sais, cette si jolie chanson qui faisait à un couplet « Monseigneur l’astre solaire, comme je n’l’admire pas beaucoup/ m’enlève son feu, or de son feu moi jm’en fous, j’ai rendez-vous avec vous/la lumière que je préfère c’est celle de vos yeux jaloux » tu te rappelles ? oui, je l’entends, je l’écoute, je la chante – non, mais l’amour, ils ne nous l’enlèveront jamais