Il étouffe, dit quelqu’un.

Elle était très habile, elle a donné son portrait au lieu de le vendre.
Plus que satisfaite.
Tout ce qu’elle suppose est que Rose est une rose.
Que suppose l’acheteur de la maison[s]témoin ?
Veut-il vendre son témoignage ?
Une artiste canadienne confronte les objets : statuette de lapin blanc et bouteille de rhum vide.
Elle accroche des couvertures qu’elle a récupérées et réparées.
Que confronte l’acheteur de la maison[s]témoin ?
Que veut-il récupérer et réparer ?
On a tous besoin d’accumuler, dit quelqu’un.
On a tous besoin que quelqu’un fasse appel à notre intelligence sensible, dit quelqu’un (les plus belles chansons, les plus grands artistes, des archives jamais revues, alors que tous nous avons besoin de danser, danser, danser).
On a tous besoin de retrouvailles, de choisir, de vouloir, de nostalgie.
On a tous une bonne raison, dit quelqu’un, de rester jeune.
L’acheteur de la maison[s]témoin cherche la tranquillité.
Entre voie rapide et buissons, il se gare, il éteint la radio de son SUV compact urbain.
Il va accumuler de l’excellence : des meubles neufs agencés au goût du plus grand nombre, et la possibilité de ne pas être remarquable, au point de devenir remplaçable.
C’est ce qu’il désire : se muer en personnalité fulgurante, interchangeable, proliférante, être tout et tout le monde à la fois, anonymement.
Au premier abord, on se dit qu’il s’agit là d’un extrait d’humanité sans contours.
Qu’il s’agit de créer une œuvre artificielle, dépersonnalisée, détachée, impassible.
Bienvenue dans un monde enchanté, dit-il.
Ce qui n’a pas de prix est rare, fait événement, et pourrait bien apporter la pureté et le bonheur, sans trop d’impact émotionnel.
Si j’ajoute du jaune, de l’orange et du magenta, les gens seront fascinés.
C’est ma façon de montrer, dit-il.
La piscine[s]témoin ouvre.
À l’intérieur, tous les nageurs nous fixent sans expression.
Le cimetière[s]témoin est finalisé.
Quand ses grilles s’écartent, elles produisent un grincement accordé aux teintes des tombe[s]témoins, un gris moussu très élégant.
L’acheteur de la maison[s]témoin fréquente la piscine[s]témoin et se promène dans le cimetière[s]témoin, ce qui aide à sa digestion.
Le soir, sur son canapé[s]témoin, il ouvre la bouche en étirant sa mâchoire de façon phénoménale.
Il la garde ouverte.
Elle se transforme en haut-parleur.
Elle crie.
Rose est une rose.
Le supermarché s’étend sur cinq hectares.
S’il y a quelque chose de brillant et d’original, c’est bien le système nerveux.
Au bout de quelques secondes, tout est comme avant.
Dans des statuts facebook, on confronte les définitions de ce qu’est une œuvre d’art.
Le correcteur orthographique de quelqu’un a corrigé le mot œuvre en pieuvre.
Cette certitude est d’une densité admirable, oscillant entre réflexion et confusion, dit quelqu’un d’autre.
L’acheteur de la maison[s]témoin rend compte de tout, au coup par coup, de façon formelle et informelle, dit-il.
Puis il commente : c’est un vieil épisode qu’on a déjà vu.
La maison[s]témoin est le témoin d’effondrements d’autres maisons.
Celles-ci ne peuvent plus témoigner.
Quelqu’un avait perçu des subventions pour réparer des fondations, mais ensuite il a pris l’avion et a pensé à autre chose.
Le kérosène et les arbres se combattent dans les airs
L’affrontement est non équitable.
Le pouls est trop rapide.
On va le perdre.
Il étouffe, dit quelqu’un.
Les troncs sont découpés, broyés, petit bois et copeaux pour cheminées.
L’acheteur de la maison[s]témoin n’a pas peur des fissures.
L’acheteur de la maison[s]témoin ne craint aucune moisissure.
« Tout a un prix » est l’expression qui reste, après lavage.

les listes et les podiums

Je ne me souviens pas exactement de ce qu’il y avait sur cette liste, des sortes de résolutions, et en toute fin celle de ne jamais faire de liste.

Ce dont je me souviens est haineux surtout, mais je ne sais pas dans quelle mesure l’hippocampe du cerveau doit être tenu pour responsable et comment, de quelle façon, quoi, avec quel outil, comment pourrait-on – un deux trois quatre dit le mec au téléphone dans la cour – étudier ou même tout simplement reconstituer ce qui amène à ça, à la détestation des différences – la grille de la cour claque de façon très reconnaissable en se refermant, le mec un deux trois quatre est très différent de moi, je ne le déteste pas mais je suis tout à fait capable de détester qui s’érige qui se porte garant, qui refuse d’accorder, qui n’imagine pas se tromper, qui prend l’espace et la parole, ce serait trop compliqué de faire une liste, surtout sachant que certains paramètres de reconnaissance de ces qui détestables sont diffus, de l’ordre du sensible, et tiennent à une manière de prononcer certains mots, avec une certaine torsion de la bouche, par exemple en s’érigeant, se portant garant, refusant d’accorder etc.

Ensuite il y a beaucoup d’avis qui sont donnés sans préavis.
On cherche la poule qui sait compter ou le poulpe qui donne des résultats de paris sportifs.

Finalement, recopier intégralement, ou pratiquement intégralement, le discours d’une chaîne de téléachat est reposant, parce que le détestable se montre tout clair, sans masque, pas besoin de se fatiguer à le débusquer ou à le traduire. C’est l’éloge de la différence – plus exceptionnel, meilleur, performant, ça va vous changer la vie – mais d’une autre différence, celle qui nous rapproche de l’exception admirable. Le téléachat installe des nuées de podiums sur tous les emplacements, même quand il s’agit d’un coton-tige ou d’un parapluie pour que nous devenions tous l’exception admirable. Ne pas être comme les autres, c’est être meilleur – plus exceptionnel, performant – que les autres, ce qui est un abîme sans fond, car si ça fonctionnait avec cent pour cent de réussite, à la fin nous serions tous identiques. C’est reposant de voir à l’œuvre cette schizophrénie. Mais quel outil, comment, avec quoi, tirer des conclusions, sauf en détestant ce détestable.

Les décorations de noël sont en place, les rues ont été bloquées très peu de temps pour que les boutiques n’aient pas à en subir les conséquences, en termes d’accès, ventes, black-friday. Certaines guirlandes lumineuses ont peut-être été installées de nuit. À la devanture du magasin de jouet du centre-ville, un père noël ventru de douze centimètres sourit dans la nacelle d’une montgolfière tissée. Aucun jouet n’est à moins de cent cinquante euros. Le pull moutarde dans la vitrine d’à côté est en solde à deux cent vingt-cinq euros. Il en faut deux pour obtenir le prix d’une paire de chaussures. La ville est calme. C’est en périphérie qu’on brûle des pneus. Ce sont des différences visibles, des podiums bien installés. La haine aussi veut son podium. La ville est calme. Il n’y a pas de mère de famille tuée sur son palier à coups de couteau ici, comme dans d’autres villes. C’est peut-être une question géographique. On pourrait se dire – comment, de quelle façon, quoi, avec quel outil, comment pourrait-on, un deux trois quatre  – que les différences – de prix et de couteaux – sont géolocalisées. Peut-être même qu’il existera bientôt une application pour téléphone où les podiums apparaîtront en temps réel sous une tête d’épingle rouge ou verte en forme de goutte d’eau stylisée inversée. Une qui sert le café avait un bleu au visage l’autre jour et les yeux rouges. L’étrange, c’est qu’elle ne se trouve pas en périphérie. La chaîne du téléachat est dans toutes les télévisions, peu importe leur emplacement. C’est pareil pour les bleus, ça l’est moins pour les jouets en bois faits à la main, les montgolfières tissées de quinze centimètres de haut en soie et les vêtements moutarde. Historiquement, c’est un peu comme les chambres de bonnes toutes au rez-de-chaussée. Il y a une ville en Amérique du sud dont les quartiers les plus privilégiés se trouvent sur les hauteurs, et les zones pauvres en bas. Quand les pluies dévalent les pentes, qu’elles engorgent des rigoles parfaitement goudronnées, s’y engouffrent, longeant les interphones des portails électriques, passant devant des escaliers à double volée donnant sur des statues au centre de parterres fleuris, elles inondent les cabanes de bois et de tôles ondulées, elles les recouvrent, elles les pourrissent et elles les noient, avec des gens à l’intérieur. La haine de qui s’érige de qui refuse d’accorder s’écoule, simplement, au grand air.

Après, il y a ce souci dès qu’on écrit, d’arriver à une conclusion. De faire une démonstration. Ou un portrait. De donner à voir un angle qui ne serait pas commun, ou qui serait différent. C’est peut-être la corrosion qui gagne. L’acide du podium se répand. Dès qu’on écrit, et sans qu’on le formule, même sans qu’on veuille s’y intéresser, arrivent les différences, le haut, le bas. La sélection. Écrire c’est sélectionner. Recopier c’est sélectionner ce qu’on va recopier.
Même la longueur d’un texte est soumise à la sélection : trop longue pour un billet en ligne sur le net comme ici, trop courte pour un livre. Si je choisis d’écrire un texte trop long pour être lu en ligne, est-ce que c’est pour déjouer ce principe ou pour faire différent ? (me la jouer ?) Comment – quel outil, comment savoir, comprendre, répondre, et où se terrent les illusions, sur soi et sur le reste, celles qu’on voudrait avoir, celles dont ne sait pas qu’elles nous collent aux talons.

« Il y aurait plus de mondes potentiellement habitables dans l’Univers que prévu », me dit un site. Juste après m’avoir demandé
« Qui est Jesus ? » et
« Comment préparer une pizza parfaite selon la science ? ».
Ce qui m’intéresse, c’est de savoir si dans ces mondes aussi il y a obligation d’agencer en vue de démontrer, et si tout s’organise hiérarchiquement, même la pluie.

Un nom à chacune d’elles

J’aurais voulu ne pas y être allée. Ne pas parler des noms des hommes des noms des femmes et du fait qu’elle voulait préférait qu’on la désigne en employant le terme masculin parce que c’est neutre elle disait. Sinon elle se sentait au rabais c’est ce qu’elle a dit. J’aurais voulu ne pas dire que la langue n’est pas neutre qu’elle est tordue ou lui dire que si toutes les femmes faisaient comme elle rien ne changerait ce serait toujours le masculin qui aurait la légitimité du non rabais. Il y a un risque à prendre à ne pas être dans l’exactitude et j’ai été brouillon. J’ai lancé l’académie française richelieu une volonté politique acteur actrice mais actrice voyez-vous on pouvait le dire parce qu’une actrice était considérée comme une catin une moins que rien autrice ça a été gommé ça veut bien dire quelque chose ? je l’ai dit de façon brouillon elle n’a pas entendu. Elle a dit qu’elle aimait le papier tourner les pages qu’il fallait avoir du temps pour lire que si le livre était trop bon elle ne s’endormait pas avant quatre heures du matin parce qu’elle voulait savoir la fin. Je n’ai rien dit j’ai même souri j’ai même approuvé comme si c’était le cas pour moi aussi alors que je ne lis jamais pour savoir la fin alors que je lis pour la phrase elle-même son entièreté et pour sa force sa capacité à réussir à ne pas trahir comme je l’ai fait en souriant approuvant sa force à rester dans la durée à être une sorte de bascule sans objectif la phrase comme une bascule qui tangue sans se démener pour obtenir ce but si vain d’arriver à une fin. J’aurais voulu être capable de dire les publicités ont une fin un objectif les émissions de télévision qui font le buzz ont une fin un objectif chaque prise de parole chaque clash chaque énormité est destinée à basculer vers la fin de sa répercussion puissante l’objectif du déversoir et du brouillage l’objectif de donner du volume. Je n’ai pas été capable de dire que je déteste d’une grande force le volume inapproprié. Que mon emploi celui que je me suis assigné c’est de détourner le volume fort le volume éclatant de me tourner vers l’inaudible. J’aurais voulu ne pas y être allée pour parler de mon sommeil haché. C’était une impossibilité. J’aurais voulu qu’elle ne polarise pas sur le morceau de chair qui me manque et ma féminité pas de problème elle disait j’en connais d’autres qui n’ont pas de problèmes la société fait pression il ne faut pas se laisser faire elle l’a dit tout en se laissant faire en acceptant l’idée d’être elle-même au rabais à cause de quatre lettres en plus et mon sommeil haché s’est encastré dans la société et dans mon problème qui n’est pas un problème mais qu’on appelle quand même problème quand je dis que la langue est tordue. Parce que je n’ai pas su raconter ce qui me réveille. Des ouvriers travaillent. Ce sont des artistes. Ils veulent donner des noms aux profils des lionnes. Un nom à chacune d’elles. L’intérieur de la grotte se déploie comme un grand drap qui sèche. Une danse de lignes dit quelqu’un. La lionne qui renifle. La lionne qui grogne. Ça lui sort du cou dit quelqu’un. C’est le même artiste qui les a peintes dit quelqu’un je reconnais sa danse. On ne sait pas son nom. Jamais ne sera évoqué à aucun moment ni même pensé que cet artiste du temps de la préhistoire est peut-être une femme. Le profil le dernier profil celui qui a été peint en dernier se trouve au centre. C’est celui que l’on voit en premier. C’est vers lui en attendant de le peindre que l’artiste a travaillé. Mais ce n’est pas une fin. C’est un milieu. « Il dessinait pas mal ce mec » a dit cette autre femme et le quelqu’un l’a approuvée.

t’aime pot fou git

la maison[s]témoin reçoit parfois des prospectus

tailler sa haie

assurez vos proches

nos contrats optik

le calendrier des marchés aux puces

parfois elle ne reçoit rien

parfois elle reçoit des écritures

qui n’ont rien à faire là

mais quand on y pense

tout n’a rien à faire là

vu que la maison[s]témoin est grand vent portes ouvertes

(forcément traversée de tout et de rien)

aujourd’hui ça

dans sa boîte aux lettres

et ce que ça veut dire ?

Hon noeud c’est pas

 

 

en paix*


Sur la table basse du coin salon-séjour-salle-à-manger-coin-détente-repas-relaxation-apéritif-dînatoire de la maison[s]témoin, il y a des magazines remplis de chansons douces & berceuses, parce qu’il fait froid dehors, froid dans la mer, et la montagne brûle, et le désert ronge et digère. On se repose le corps & l’esprit.


Dossier douillet et coussi / Qu’il repose en paix au paradis
d’assise moelleux, accueil / des Vanessa Paradis s’est marié
ouaté, fonction d’inclinai / e avec PHOTOS Charlotte Casirag
son pour suivre le moindre / hi officialise sa seconde gross
de vos gestes vous êtes as / son fils Tom futur acteur ? ell
assuré d’un maintien parfa / met le holà Découvrez sa magnif
de la nuque et des lombair / fique Charles Consigny s’expliq
quelle que soit votre posi / Elle coupe les ponts avec son p
, sans aucune manipulation / très cruel avec un secrétaire i
de votre part et en silenc / l balance tout ! un fan réalise
Vous profitez, avec d’un c / un surprenant portrait Les coif
fort inégalé, réitéré à ch / fures à adopter pour l’été Une
assise… L’essayer, c’est n / célèbre émission l’a recrutée !
plus vous en passer ! Choi / Vacances très sexy de Flora Coq


Peut-être que ce n’est pas si simple, et que l’on peut se reposer qu’un temps, un temps seulement, et s’affoler ensuite, et s’indigner ensuite, et se crever le cœur ensuite, peut-être – rien n’est exclu – que le tourbillon de repos ne pourra reposer de rien.

à telle *enseigne


comment les articles sont-ils classés ? qualité, originalité, contenu_les dernières soldes_5 choses à savoir sur les soldes_date des soldes ?_c’est la dernière fois qu’elles commencent_Ƣ annonce_Ƣ perd son sang froid_séquence émotion_drôles de secrets_Ƣ montre_Ƣ violente_Ƣ est soupçonné_Ƣ vise_Ƣ s’enferme_Ƣs sont piégés_Ƣ valide_Ƣ limoge_Ƣ s’impose_Ƣ considère_ Ƣ écartèle_ Ƣ interpelle_le palmarès le mouvement le graphique_ Ƣ fait craindre le pire_vont-elles baisser ?_ Ƣ met au point, Ƣ lance_ Ƣ affiche, Ƣ succède, Ƣ réalise_ Ƣ a tout vécu_ Ƣ fait son auto-critique_ Ƣ est radié pour ses propos, en garde-à-vue, candidat à sa propre succession_ Ƣ est atteint de troubles précoces_afficher plus ?

Acheter son Atmosphère en ligne (directe)

Description du projet :
TÉLÉCHARGER LA PLAQUETTE< PRÉCÉDENTSUIVANT >
Les caractéristiques de ce modèle de maison :

Plans adaptés aux terrains en pente d’un lieu haut vers un lieu bas, ce qui fait pour l’âme ce que l’inclinaison fait pour les corps, douce, raide, inévitable, la pente vers soi est le commencement de tout désordre.
2, 3 ou 4 chambres, c’est selon. 4, 3 ou deux chambres quand l’ordre des choix est décroissant.
Porche et hall d’entrée de mise
Cellier (c’est-à-dire que c’est attaché avec l supplémentaire gratuit)
Cave à la cave
Double garage deux fois
Wc séparés à l’amiable
Salle de bains hydrothérapique humidifiable capable de contenir l’eau sous toutes ses formes liquides
Suite parentale de 26 m² (version 3 chambres) avec salle de douche, dressing et espèces de rangement
Modèles de maison de 80 à 110 m² habitables et chaises si besoin.

Construire sur un terrain en pente peut s’avérer complexe, le modèle Atmosphère vous séduira par sa fonctionnalité, son adaptabilité, sa souplesse, sa décontraction, sa malléabilité, sa maniabilité, sa diplomatie, sa subtilité perspicace.

Protégée par un porche proche, la maison vous offre un hall cadeau d’entrée généreux où vous pourrez créer, optimiser, maximiser, bonifier, dégrossir, épurer, sophistiquer vos rangements.

Ce hall comprend également tout ce qu’on lui dit, avec l’entrée dite de « service » (charité bien ordonnée, coopération, dépannage) desservant le double garage fois deux pouvant accueillir deux voitures fois quatre si le temps (éclaircie, période, conjoncture) le souscrit (signature en bas de page), le cellier et la cave vous permettant des possibilités quasi illimitées (démesurées, effrénées, insondables) d’organiser votre intérieur dedans et à l’interne.

Se déclinant en 2, 3 ou 4 chambres, ce modèle de maison est modulable selon vos goûts et ses couleurs, avoir bon.

De 80 à 110 m² (voire rectangulaires) ce modèle de maison familiale sur demi niveaux à demi divisé en moitiés dont le total additionné est égal à un est convivial, chaleureux, sympathique, et sait préserver (abriter, chaperonner) l’intimité (commerce, attachement, agrément) grâce à une partie nuit (nocturne) à l’étage en hauteur avec la salle de bains et les toilettes séparées d’un commun accord, et une partie diurne qui ravira vos journées dès le lever du soleil, voire même de l’aube au crépuscule.

En version a capella 3 chambres, l’espace parental à l’étage avec dressing (dressant, domptant) (costume à paillettes disponible sur simple demande) et salle de bains privative (de bains, d’où les économies d’eau substantielles) vous garantira un espace privé à soi personnel confortable et douillet de plus de 25 m² (version triangulaire optionnelle offerte, case à cocher sur formulaire B912 alinéa 16 à retirer dans toutes nos succursales annexes et dépendances).

Les plans de ce modèle Atmosphère sont modulables et c’est ce qu’on demande d’abord à un modèle (représentation, imitation des formes).

Consultez nos conseillers pour des conseils et des consultations (mises en garde, enseignements, incitations, instructions, traitements thérapeutiques) et ainsi vous découvrirez les multiples possibilités exponentielles (avec variables en exposants) de personnalisation de nos maisons responsables.

N’oubliez pas : les maisons responsables, c’est de leur faute.

nouvelles du o4 o4 18 – PoèmActu trouvé dans la boîte aux lettres

(cut’up de lambeaux de titres de googleactu du jour)

Polémique et annonces
en nombre.
Journée noire en direct.
Journée compliquée,
très perturbée.
Se grippent tous les rouages
et les regrets
terribles.
Le combat est long.
Des chercheurs créent
(don’t worry).
Au siège,
alerte maximale :
problème réglé – horloges à l’heure.
Le plus détesté
veut calmer la colère du droit, et
sous tension,
demande des comptes,
quand vient en aide cette incroyable histoire :

Acheter-Come-Back-Privatiser.

Erreur de promesses ?
La décharge virtuelle
(ici en photos)
obstrue l’avenir local.
L’adieu à la nouvelle vie,
voilà qui terrasse l’identité !
Le deuxième échec de la mesure du risque influence la souffrance.

(you bet ?)

(qu’en pensez-vous ?)

Oui, qui vient ici et pourquoi, on ne sait pas.
Mais est-ce une raison pour ne pas y aller ?

Quelquefois, il faudrait mettre un disque bleu sur le pare-brise de la maison[s]témoin.
Dire je me gare là quelques minutes. En profiter. Profiter de la vue.
Des femmes qui s’activent et tracent des arabesques.
Du temps qui passe.
Ou il faudrait mettre une pancarte « les locataires sont occupés » lorsqu’ils-elles le sont, ce qui peut toujours arriver.
Ou il faudrait qu’une sonnerie douce signale que la place est libre, qu’on peut l’investir (un bruit gentil mais insistant, comme l’alarme de recul pour les camions)(non, plus jolie).
Qui vient et pourquoi, on ne sait pas, qui ne vient pas et pourquoi pas non plus.
Sur le fronton de la maison[s]témoin on pourrait accrocher de grandes majuscules, en copiant HOLLYWOOD.
Sauf qu’on ne mettrait pas Hollywood, ce serait redondant sinon.
Mais on pourrait écrire INCERTITUDES.

Ce serait bien.
Ce serait le lieu où ce serait clairement indiqué.
Contrairement à d’autres lieux qui n’en font pas mention et qui pourtant obéissent aux mêmes troubles (de qui de non qui de pourquoi et de on ne sait pas).

En attendant, il pleut. Un pigeon sur un toit, personne ne dit ses belles pattes rouges.
Personne ne lui demande d’éviter d’approcher du panneau électrique (incertitude de sa survie).
Des cris de faucon pèlerin là-haut. Personne n’ajoute, à destination des pigeons, de surveiller leurs abattis, ni aux faucons qu’ils auront faim peut-être ce soir (si l’autre sait se camoufler) et pas de repas (l’incertitude de tous côtés tenaille).

Les voitures se garent dans la cour. Les portières claquent, les enfants rient. Les promeneurs ouvrent leurs parapluies. Tout va bien, finalement.

En attendant, je cherche… pas une abeille.
Nulle part
. Est-ce que c’est grave ?

« QU’EN PENSEZ-VOUS? AJOUTEZ UN COMMENTAIRE » demande le site.
(c’est vrai que notre avis compte pour beaucoup dans ces cas-là)

Le pigeon me regarde. Je suis sûre qu’il mesure la gravité de la situation, mais il ne commente pas. Quelle lâcheté. Ces volatiles n’ont pas d’âme.
(heureusement, leur gorge irisée, c’est beau. Cette couleur les sauve)

Ici, on est à l’abri. Même si rien n’empêche de ne pas s’approcher des fils électriques, ou au contraire d’en approcher.
Rien n’empêche d’observer.
« QU’EN PENSEZ-VOUS? AJOUTEZ UN COMMENTAIRE »

Qui, moi ? Oh, je n’ai rien à dire de spécial. Je vais donner mon temps de pensées et de commentaire à Nkanga Otobong, plutôt.

blanc vide rien

Et toi, qu’est-ce que tu mettrais sur les murs sur le sol de la maison témoin ? Autour des fenêtres, des portes, sur les vitres ? Quelles couleurs, formes, textures, qu’est-ce que tu oui hein toi tu toi mettrais ? Qu’est-ce qui resurgirait ?
On va dire que tu as le droit. On va dire que tu as tous les droits.
Non mais, tous.
Je veux dire même le droit du rien, le droit du blanc, le droit de la pureté blanche. Ho, je constate que les mots ont un sens, et que derrière ceuxlà, des anodins qui ne mangent pas de pain, qui ne font la guerre à personne, on pourrait dire on pourrait croire à un message, à un autre message en direction du rien, ou du blanc. Tu me comprends.

Donc oui, tu as le droit de ne rien mettre sur les murs de la maison témoin qui est témoin et qui reste témoin de ce droit que tu as de ne pas l’investir brutalement, énergiquement, passionnément. Mais tu comprends aussi que le rien que le blanc ne disent pas tout, ne proposent pas tout, s’effacent, et la place vide, tu comprends bien qu’elle va automatiquement se remplir. Et tu n’y pourras rien, ça viendra de tous les côtés. Ça submergera le rien, le blanc. Je crois même que ça le salira. Et comme ce sera incompressible et chaotique, toutes les couleurs venues de tous côtés, même des côtés obscurs, imprévisibles, dictatoriaux, se mélangeront, ça donnera du brun, de la gadoue, tu ne crois pas ?
Moi je ne sais pas et je ne veux pas parler à ta place, la mienne est déjà assez croche, donc je ne sais pas, mais de mon côté le rien le blanc c’est bien gentil mais comment dire, je trouve ça mou.
J’aime attraper, accrocher, agripper et tous les synonymes que tu voudras derrière, jouons. Et dès que tu installes le jeu, le jeu du synonyme ou autre, le je, tu es dans le faire et tu n’es pas dans le rien. Tu ne parles pas dans le blanc. D’une voix blanche. La voix des grandes sidérations.
Alors voilà, on est tombés d’accord je crois, qu’est-ce que t’en penses ?
Alors ? Qu’est-ce que tu mettrais, agripperais, accrocherais, agraferais scarifierais dans la maison témoin sur les murs sur le sol ?
Tout dépend du matos tu vas me dire.
Allez, on va dire tu es libre, mais j’ai peu de moyens, toi aussi non ?
On va dire qu’on n’a que notre peau pour nous.
Notre peau, c’est déjà bien, déjà pas mal, on va pas chochoter.
Nos peaux nos bras, c’est déjà bien déjà pas mal, allez, en route. Ho, j’arrête les métaphores là, parce que trop tu vois, je l’ai pas vue venir mais maintenant ça devient massif ou carrément téléphoné.

Alors qu’est-ce qu’on a comme matériel, notre peau et nos bras, ça peut servir.

Hier j’ai vu un homme, sa peau ses bras, et il empilait, il empilait, il empilait des morceaux de bois usagés, des détritus de bois, des planches jetées, il les empilait vraiment haut, et ça tenait un peu à l’arrache, avec des serres-joints et des tubes de métal pour coincer, et des sangles pour retenir, et tu me croiras si tu veux ça tenait. On s’est tous mis autour pour soulever ça, ces planches de n’importe quoi et ça s’est levé, et ça tenait, crois-moi si tu veux, juste la vérité. Et une femme, hier j’ai vu une femme s’enrouler dans des draps de papier, des feuilles immenses qu’elle dépliait comme en dansant, et elle les plaquait contre le mur, le blanc du mur, et les pigments volaient dans l’air. Du rouge surtout du rouge. Du jaune, son pantalon était marbré et ses mains toutes tachées de craies rouges et jaunes et noires. Et sur le mur ses empreintes digitales, parce qu’elle retenait comme elle pouvait les grands draps de feuilles de papier coloré. À la toute fin elle chiffonné rageusement les grands draps, elle les a laissés là sur le sol. Avec leurs ombres et leurs pliures. Leur monde complexe de zones complexes d’ombres et de pliures, où on pourrait se mettre je crois. Être cachés. En embuscade.

C’est ça qu’il faudrait non ? sur les murs de la maison témoin son sol, des embuscades.

De mon côté, comme j’attendais, enfin j’attendais sans attendre, je faisais aussi en attendant, j’ai fait une petite embuscade de bois. C’est un bout d’étagère qui ne servait pas, oui, mes moyens à part la peau les bras ça vole pas loin, c’est pas peinturalhuilegrandarmada mon truc. J’ai pris un tournevis en embuscade. J’ai creusé, j’ai griffé. J’ai recouvert de gouaches. J’ai pressé. J’ai posé deux gros dictionnaires dessus. Je suis montée debout sur les gros dictionnaires, un sous chaque pied. J’étais bien là-haut, les mots qui me portaient, ou m’empêchaient de tomber, c’est selon. J’ai enlevé les gros dico, mis de l’encre de chine, nettoyé, frotté, caressé gentiment mon embuscade. Et de la colle pour la vernir. Comme ça on peut la mettre dehors elle dégoulinera pas. Elle fanera pas au soleil, elle deviendra pas blanche ni rien, elle sera pas grand-chose mais pas blanche ni rien, à ça qu’elle sert. Je la pose là.

Et toi ?

Parce qu’on va pas se laisser faire non plus. Je veux dire, la peau, les bras, on va aussi respirer.

C’est l’idée de respirer, cette histoire. Des bouts de bois debout, des draps rouges, ça respire.

Trop de souffles perdus. Trop. Dans la gadoue, oui, tu me comprends, trop de souffles vitaux perdus dans la souillure, on est d’accord.