Les rendre visibles

 

 

 je me disais « mettons les treize autres richards, on verra plus tard » – le billet est prêt – je suis en avance c’est beau et c’est rare – je ne sais pas quel est ce calendrier, ni cet agenda mais tant pis, je continue – on avait déjà vu « Discount » du même Louis-Julien Petit ( qui avait quelque ressemblance : on en avait un peu parlé ici) – et puis non, ici et maintenant. Disons : c’est un film dont les rôles principaux sont tenus par des femmes, et c’est important à souligner. C’est important de savoir que le monde tourne grâce à elles – et peut-être d’abord : il y a toujours, et partout, des gens (ce sont des femmes, le plus souvent) qui aident les autres, qui les éduquent les soignent les lavent les secourent et les nourrissent (ce sont ces jours dont on connaît la venue, ceux des « établissements d’hébergements pour personnes âgées dépendantes » et rien que l’intitulé donne envie de tout foutre en l’air) (je m’égare, pardon). Le film montre des femmes qui n’ont pas de domicile et qui tentent de survivre dans ce monde idiot et brutal créé par des hommes (ou des femmes, c’est selon) (mais plutôt des hommes quand même). 

 

Il s’agit d’un établissement dit « de jour » : on y accueille durant la journée des femmes qui n’ont pas où aller – sinon la rue. Trois salariées, une bénévole, une vingtaine de résidentes ; on y tente de vivre et de trouver du travail.

(ici, de dos (invisible elle aussi) la directrice de l’établissement; de face les invisibles). Le propre du film est premièrement de nous les montrer; de nous les donner à voir – on ne les voit plus, on les oublie et à la rue, elles meurent – eux aussi, mais elles meurent. c’est que ce monde de performance, d’efficacité imbécile et de concurrence absurde ne veut pas voir ce qu’il crée – il faut aller les voir cependant. Deuxièmement de les faire exister et vivre, réellement – une heure et demie, peut-être, mais exister.

Ici l’assistante sociale (incarnée avec joie finesse et subtilité par Audrey Lamy), là la directrice

Corinne Masiero (retenue, drôle et puissante), puis la stagiaire gauche cadre

Déborah Lukumena solaire et spontanée

(on l’avait vue dans « Divines » tu te souviens je crois) (Houda Benyamina, 2016) et enfin la bénévole, Noémie Lvovski

(fébrile, fragile si vraie) (elle va vendre sa télé, tiens) (ouvrez les yeux, hein)

toute une pléiade de femmes aux âges différents

attachantes parce que gaies ou pas mais vivantes, aux voix et aux yeux limpides ou atterrés – le centre de jour fermera (on le rouvrira parce que la loi – incarnée ici par Brigitte Sy

n’a pas le dernier mot (ce qu’on décèle c’est la direction d’acteurs, magique, on dirait Renoir : toutes sont justes sans jouer – ainsi en va-t-il aussi des acteurs, mais ils sont loin dans l’ordre des rôles, et on les oublie) (le méchant n’est pas si méchant que Jules Berry, non) (on a droit au jeune barbalakon quand même, remarque bien) : parce que la loi est inique, et que lorsqu’elle l’est, il est bon de la transgresser et de la changer – on préparera une journée portes ouvertes

accueillant le voisinage et plus, une réussite – un moment de joie et de danse

on est heureux, et parfois on pleure, on oublie mais le monde nous rattrape – peu importe, ce qui importe c’est le chemin qu’on a parcouru, ensemble, des individus, des personnes, des sentiments et des réalités

 

Une réussite, à nouveau : Les Invisibles, un film de Louis-Julien Petit

 

(la moitié de) Vingt six merveilles du monde

 

 

 

il y a aujourd’hui (mardi, le 22 janvier 2019) dans le poste de radio (france wtf cu) un économiste qui parle et qui provoque une haine infinie pour et par ses propos (il se nomme François Bourguignon, il est interrogé et invité par un meneur de jeu nommé par mon chou, c’est pour dire – il doit être inamovible),  aujourd’hui par ailleurs (mais l’autre a provoqué l’un, comme il se doit) s’ouvre à Davos (une petite station de ski de Suisse, on fait ce qu’on peut) le forum économique mondial  (il n’y a qu’une lettre de différence, wef et wtf : ce ne peux pas être ni gratuit, ni non intentionnel ) (les grands, les riches, les pourvus se réunissent et discutent entre eux) (le peroxydé qui admire les murs, le minus méprisant et la succédanée de maggie n’iront pas – il y a là un axe, tu sais). Pour cette occasion itou, l’organisation non-gouvernementale Oxfam a pondu un rapport repris par le quotidien libération (que je ne lis pas, merci) (je me souviens l’année dernière les bruits qu’ont suscités cette organisation, cependant) (il faudra que j’étaye ces souvenirs) et la curiosité m’a poussé à chercher un peu (à peine) qui étaient ces gens-là (« et ça fait des grands slurppp, et ça fait des grands slurppp »  en disait le jacques). En réalité seulement leur tronche : ici donc le trombinocsope (comme on dit à l’assemblée nationale) de cette brochette enviable (?) (enviable, vraiment ?) (en deux épisodes, si tu permets quand même) (un peu moins que pour la série des Sorcières, on se plaint ici de n’avoir pas de cabinets d’aisance où déposer ces deux billets – tu me diras j’ai qu’à en inventer un – je les mets « ailleurs » et en « gravats »)

Ici ce qui sert de point de départ (un bout de « une » retaillé du quotidien daté d’hier je crois bien) :

(les billets qui volettent si naïvement autour du titre du journal sont des dollars)

J’ai opté pour le plus simple, soit une image de ce qui apparaît au nom de chacun, avec le moteur de recherche (il fait partie de cette litanie et à ce titre, il faut se demander comment les informations sont parvenues à ce site – comment elles sont traitées – notamment celles qui ont trait à ceux qui ont la direction de ce moteur, par exemple).

Ils sont donc vingt six. On examine un petit peu les pedigrees et on observe, disons, deux faits : quinze sont de nationalité étazunienne (soit un rapport de 0.58); deux sont femme, 24 homme (0.83). Il y aurait d’autres variables à prendre en compte (par exemple les âges, les tailles, les poids, les montants des compte en banque ou des fortunes évaluées etc.), mais laissons-là les emmerdements et découvrons ces gens.

Il se pose cependant aussi la question de l’ordre : l’alphabet sera adopté bien que je pense (là, tout de suite) (on verra) qu’il ne favorise pas l’émergence des asiatiques (6 chinois, dont deux de Hong-Kong) (au niveau des patries, disons, ou des nationalités : un espagnol, deux français, un indien, un mexicain (et libanais) : ce sera tout). Ça vous a un petit gout de rapport de force ? Allons donc…

Les treize premiers.

Voilà (number one) que l’ordinateur lui-même a classé les images par leur intitulé – les prénoms donc –  et on adoptera cette présentation qui pose en première cette dame

(pas mal de choses parviennent à la conscience : – les images c’est adorable, c’est certain, on a l’impression de connaître le truc; – éclairons un peu : c’est l’une des quatre héritières du Sam en question (on trouve deux autres de ce nom dans la liste, mais bizarrement pas le quatrième – je me renseignerai quand même) en tout cas elle est souriante (j’ai gardé  trois variables : l’année de naissance (ici 49 – soit 70 piges cette année), la nationalité (ici us) et la raison sociale (ici épicière)) – et donc, dans la suite j’ajouterai en légende ces trois variables, ou paramètres.

Vient ensuite (2) :

(1936 – 83 balais; Espagne; textile plus immobilier et télé) un seul sourire – le type est sérieux; l’hexis de la grande photo, bras fièrement croisés sur un torse puissant (ça cache la bedaine remarque bien) (elle apparaît cependant dans l’image au sourire) (il y a un point peut-être important, c’est de citer les marques dont ils sont les directeurs manageurs donneurs d’ordre employeurs – mais fuck off) (on peut remarquer que le robot sait aussi opérer une rotation suivant l’axe vertical : la grande photo est la petite première , ce sont les mêmes) (zéro cravate quand même hein)

Continuons  (3) ?

on peut entamer le joli slogan « propriétaire à la montagne, propriétaire à la mer » (70 balais aussi, french touch) – on ne présente plus le fleuron français – tellement Merci patron ! – image avec l’une de ses progénitures – la famille c’est sacré (même si on a divorcé attends) (les micros c’est joli, ça parle pendant les conseils d’administration, tu comprends) on a droit à quelques sourires (l’homme est maigre mais a migré dans le luxe comme on sait – 4° fortune mondiale) (la fierté que je ressens, tu n’imagines pas) (cravate à tous les étages pour bébert – pas certain que ça paye des impôts, ce bazar-là)

Ensuite (4)

je crois que c’est le number one question fric (ou je me trompe, c’est son pote esclavagiste libertarien – ici (11)) (en tout cas lui, c’est Bill Gates 3) (1955 : 64 printemps; us; informatique soft) il a le sourire, c’est clair comme les fonds disposés derrière l’objet de notre admiration (il y a même son image d’il y a 50 ans) (il dit bonjour) mais il est tout seul dans les images, tu vois (on a droit au tshirt « casual » du vendredi sans doute (détendu, cool) et autres joyeusetés vestimentaires)

Puis vient le (5)

le (libano) mexicain de la brochette (1940; 79 piges cette année; télécom (beaucoup) et immobiliers) (cravate, souvent, mais sait aussi être cool; image de sa jeunesse aussi, micro; pose avec l’autre avec sa cravate fluo dans les turquoises attend que je regarde :  eh bien non, l’algo change les images qu’il choisit (comme quoi, c’est pas con) et je ne retrouve plus le rigolo – sans doute un chef d’état mexicain ou quelque chose du genre – non c’est je crois Bill « Levinski » Clinton) (il a porté la barbe aussi, 173 cm de haut – lui, pas sa barbe hein) (micro un petit peu)

Au suivant (plus humiliant d’être suivi que suivant ?) (ce billet a le don de m’écoeurer, désolé) (6 et 7)

un des deux frères (me font penser à ce film, Un fauteuil pour deux, avec les deux frères Duke), voilà le suivant (le premier naît en 35; le 2, en 40 soit 84 et 79 aux pelotes) (us, tous les deux évidemment)

des histoires de pétrochimie, finances, matières premières – d’autres, plus affirmées, d’optimisations fiscales comme ils disent (des armées d’avocats et des impôts nettement moins importants – papiers de Panama tu vois le genre) (on tient avec le petit dernier une présentation mono-image qui ne se trouve que peu) (c’est l’algo qui choisit je ne sais comment)

(8) sans commentaire (la 2° femme du lot – 1953) (lunettes ou pas ? faudrait savoir…) (pas de micro en tous cas)

la fille très héritière de (1922, décédée) la fortune de

actionnaire (et non fille ou femme de) (traitement de faveur  je ne sais pas) (trompe-couillon ou fards ou parfums (un peu comme bébert (3) en plus populaire) : on en trouve au monoprix) : la seule entreprise de ce style) (les images dans le temps) (les enveloppes pour nano un) (nul doute que micro un aussi, je ne me fais pas (trop) de souci) (frenchi oh yes !) (malodorant non ?) (pour des parfumeurs…)

Passons au (9)

(1958, 60 piges, chinois, promotion immobilière) fond bleu, fond rouge ?  cravate micro sourires en tout cas (Hui Ka Yan en cantonais)

Dix (10)

même kit, un peu moins souriant peut-être (site marchand informatique – 1964, chinois) (comme le précédent, dispose de deux « identités » – l’une occidentalisée ici présente, l’autre mandarine Ma Yun) (même index droit levé – pas majeur, non) (le plus petit : 152 centimètres)

Onze (11)

(1964 soit 55 balais us esclavagiste – wtf)

Douze (12)

l’un des frères de la première ici, épicier tout autant (1948 – 70 balais – us (la mention « fils de » est posée là et intime de déposer  ce supplément

ça sourit mais sans dents, tu noteras – ça fait dans la casquette mais pas de micro) (j’aurais pu le mettre sous sa fille, mais non, bizarrement ça ne s’est pas fait) (le jeune avec sa barbalamod (je reste poli, il n’est pour rien dans son apparition ici après tout) est un avocat homonyme mais quaker cependant)

On touche au bout –  on a besoin de repos c’est vrai – au secours !!! – (13)

(1944, 75 – informatik software (logiciels comme l’autre Gates là) ça n’a pas l’air de plaisanter (micro quand même) petit sourire pas trop de cravate (pas du tout même) (attend je reviens : ça ne change que peu – s’est acheté une île du côté d’Hawaï) (non, mais ça va sinon)

 

La suite la semaine prochaine, si vous le voulez bien.

 

 

 

 

d’un voyage à l’autre #3

 

 

Je ne sais jamais bien où je vais – non plus que si je vais quelque part, évidemment – mais il arrive très souvent, parfois à la suite d’insomnie(s), que des images reviennent et s’ingénient à trouver une place quelque part – il en va de la poubelle, peut-être ?  du vide, du rangement du classement ? – je m’interroge parfois, le plus souvent je vais : comme ici. Il se peut que j’élucubre (c’est certainement le cas – mais il y a une maison (aussi) à faire vivre) – je ne cherche rien d’autre qu’à essayer de faire entendre quelque chose que je ne parviens pas très bien à déchiffrer – je reviendrai, je réécouterai, j’essayerai encore

promis

Pour le moment, il s’agit de continuer de tenter d’embellir le présent – on voyage avec ces images du robot, lesquelles sont issues de celles des voyages effectués dans le Dreamlands virtual tour – je ne crois pas qu’il y ait ici des contributions de cet auteur mais n’importe – en semaine (pendant le week-end, on fait autre chose) (encore que mais le trafic en tout cas est sensiblement inférieur, il me semble) (je ne distingue pas bien, et je ne cherche pas non plus quelque statistique que ce soit) le samedi est pris par les gilets jaunes et c’est sans doute tant mieux – avant-hier explosait une boulangerie dans Paris, une fuite de gaz, des morts, des blessés, quelque chose comme le réel qui rattrapait ce matin-là – ici ce qu’on en voit avec le robot, plus rien de tout cela n’existe (le coin Trévise/Sainte Cécile avant)

on comprend bien qu’il ne s’agit que d’un rêve – de quelque chose qui a existé, qui a été là – et ainsi, comme dans cette maison[s]témoin, croise-t-on des fantômes ou des êtres qui n’existent que projetés sur un écran – du moins est-ce la seule manière dont nous parvenons à en avoir une certaine connaissance. C’est sans doute (probablement, certainement qui sait) cette « certaine »-là qui serait à définir élaborer envisager (lui donner un visage, une existence) : mais nous croyons aux images et le réel ne nous rattrapera pas. Pourtant…

Ici, à Strasbourg, le 74 rue de Lazaret :

devant cette entrée (là où l’indique la flèche de la signalétique au sol pour les autos) on a tué un homme  (vingt huit ans, cinglé…), lequel venait de tirer dans la foule de ses congénères en plein centre ville…

Des lieux, des photos, des décors ?

Les faits  – mais la beauté cependant

ce qu’on aperçoit, cette ville dans le lointain, la brume de la mer de Marmara, c’est Istanbul (tu vois, c’est une si belle ville, un si beau paysage et il est saccagé par les exactions, la terreur menée par celui qui se prend pour un roi, un empereur ou quelque chose de son dieu, qui peut savoir ? – dans ces conditions, on préfère n’y pas voyager, cependant – on pense aux Kurdes, ces trois femmes de la rue Lafayette, tuées elles aussi) (brisons-là, cessons ces idées, ces faits, ces horreurs, s’il te plaît)

 

Hawaï, Sunset beach – un chien, des vagues, un surfeur toute la vie dans la mer bleue

ou des dauphins, au large du Brésil

est-ce une fête ? c’est à Curaçao, non loin des côtes vénézuéliennes

des centaines de bouées, des couleurs pour oublier – ici cette même côte de Curaçao, mais de nuit

une espèce de rêve plus ou moins frelaté – on avance sans savoir où on va, mais on avance – non, ce ne sont pas des jumeaux, c’est à Melbourne, non loin d’un Stadium

c’est là et c’est que ça a été comme disait l’autre (Roland Barthes) mais non, c’est une affaire entendue – ou plutôt vue : je n’avais pas dix ans, c’était les vacances

non loin du jet d’eau, le quai Gustave Ador – droite cadre, le bord de l’eau et la plage en herbe – la plage en herbe ? kézako ? une erreur, sans doute – il ne faisait pas si chaud, on entendait parfois les Compagnons de la chanson – soixante et un – autre chose, un homme âgé qui court au parc

tshirt jaune, plus rien ne veut rien dire ? Ou est-ce simplement une tournure de l’esprit, du quotidien, de l’actualité ? « Regarde bien, petit, regarde bien, sur la plaine, là-bas, à hauteur des roseaux, entre ciels et moulins, il y a un homme qui vient que je ne connais pas… » (le grand Jacques)

(c’est le Dniepr, ses méandres à Bykhaw-Быхаў) (difficile de traduire ce qu’on ne comprend pas) (bien sûr, aussi, toujours, la musique) on ne pose pas ce genre d’images sur les murs, décorer, embellir ?

une mappemonde dans les salon d’un hôtel, Etats Unis Boulder – ce genre de truc qui s’ouvre et dedans des bouteilles, de la glace, des verres : « un wiskey, monsieur Bond ? »

peut-être pas en avion – mais passons – mettons Margot D. (elle raconte l’histoire du militaire à Benoit Jacquot, je crois bien) (j’oublie – c’est sur le bureau, avec  les images du monde)

et les initiales brodées sur la pochette de FM (ça vous a un petit reflet « homme de gauche ») (je me trompe, c’est en maison[s]témoin)

le sourire, la grâce, le pouvoir, le Morvan ? tonton et les ortolans tu te souviens ?toute la vie – une gifle… – on avance, ou bien ?

ici le cimetière d’Olonne (et le livre de Jean-Christophe Bailly) là celui de Montparnasse

ne pas cesser et revoir Paris, un p’tit séjour d’un mois

au loin, la Défense – c’est embrouillé, mais il en va de ces billets comme du reste du temps, des images du monde : on les sélectionne, on les prend on les garde on les classe, et puis le temps s’est avancé – souvent, lors d’un achat d’importance (ou pas: une paire de pompes, une ceinture…), revient en mémoire cette question, affirmée sur le trottoir en sortant du magasin : « c’est peut-être la dernière fois qu’on en achète, qu’est-ce que t’en penses ? »

pas si sûr – ici le numéro 6 – on a déjà eu droit au 7 (licence to kill, certes) – une autre vue

à l’extrême ouest de l’Europe (à l’ouest de Ouessant, le phare du Creac’h), là

le pont sur les voies du chemin de fer de la gare de l’Est – rue La Fayette – continuons, finissons

la même plage qu’au début, deux surfeurs dont l’un nage – la mer bleue… – le tennis man de Shangaï

et le flic, sur le pont (Shangaï toujours)

et pour finir celui-ci qui attend que le feu passe au vert, pour lui, sur l’avenue Jean Jaurès

 

En entrée de billet, Gif-sur-Yvette et des roses (dedicated to Maryse Hache)

Sir

 

 

 

(normalement, on ne fait rien, ce jour, on attend juste qu’il passe) (je ne vois pas trop bien ce que veut dire – ou voudrait dire – ce « normalement ») (on prend des bonnes résolutions? on finit les restes ? on va au cinéma ?) (ces temps-ci, je voudrais bien que les choses avancent, mais non, c’est là et ça stagne – quoique ayant fait changer les pneus de l’auto) (cette maison(s)témoin m’est familière – elle s’est cependant vidée, nous étions plus nombreux, mais les temps passent) (il y a des choses à faire : j’ai pensé en voyant ce film magnifique à cette Nuit des forains d’Ingmar Bergman qui, un jour des années soixante dix m’a fait aimer le cinéma) (un certain cinéma, peut-être, mais le cinéma quand même) (j’apprends le décès Mrinal Sen et je sens le souffle de la camarde : ici une image de lui, pour se souvenir de son cinéma magnifique – c’est une image qui date de quarante ans, et toujours ces mêmes carreaux

  depuis tant d’années – billet qui lui sera dédié)

 

c’est une jeune femme, Ratna, elle est veuve depuis peu, elle va en ville (Bombay Mumbay enfin c’est en Inde, on y construit des tours à n’en plus finir, un peu comme à Londres) (Londres et les Indes, et « les 3 Lanciers du Bengale » (Henry Hataway, 1935) , et la reine Victoria et son valet (« Confident royal », Stephen Frears, 2017 – Judi Dench en reine…) beaucoup de choses de ce monde, beaucoup de monde que ce pays, un milliard et demi d’êtres humains, et un cinéma foisonnant, magnifique dansant et éperdu) c’est en car

et ce qu’on voit dans l’image, ce sont les bracelets bleus – les symboles de la vie libre, de la liberté, de la vraie vie – elle est domestique (c’est une histoire de classes sociales qui, comme on sait, forment en Inde un carcan d’acier), lui est maître d’oeuvre et comme son père construit des tours

joue au sqash, sort en boite, amours de passage – tout le kit, la trentaine riche – très – bien logé et servi

alors l’histoire serait qu’elle tombe amoureuse de lui (et vice-versa) et c’est bien ce qui se passe

sauf qu’elle ne tombe pas (ce n’est pas qu’elle puisse tomber, remarque bien, mais elle ne tombe pas) elle a sa vie – elle ne sait pas ce que veut dire « brave » elle tient sa force de sa passion peut-être et de son amitié, sans doute, avec une autre de sa condition : elle sort

ici on ne le voit pas mais c’est son amie qui conduit la mobylette (regarde ses bracelets, là) et ici elle est de dos mais en premier plan, cette amie

avec qui elle fait ses courses (sa passion, c’est coudre et devenir créatrice de mode), elle sourit et c’est la vie

elle aide sa soeur à faire des études, elle gagne sa vie, elle se bat et se bat encore

femme (tout à fait) dominée (socialement) mais sûre d’elle malgré tout, avançant et continuant, souriante et vivante (incarnée magnifiquement par Tillotama Shome, un charisme d’exception…)

deux femmes formidables.

 

Sir, un film (magnifique de justesse, d’élégance et de distinction) de Rohena Gera

Leto

 

 

 

C’est une histoire de musique – les protagonistes l’aiment – ils en jouent, et s’en amusent : une sorte de liberté, de raison de vivre – ça se passe à Leningrad, au début des années 80 – ça ne s’appelle plus Saint-Pétersbourg depuis 1917 – on joue de la musique avec des guitare sèches, l’électricité a encore quelques difficultés à s’emparer des instruments – tout est cher, les cigarettes, le cinéma, l’alcool et les aliments – ce sont des  jeunes gens, ils n’ont peut-être pas trente ans, ils jouent, ils s’aiment, ils s’amusent, et tentent de vivre – c’est en noir et blanc, ça commence à la mer

ça continue en ville, on  joue, de jour comme de nuit – il y a cette espèce de petite famille

lui (Mike, incarné par Roman Bilyk)

elle (Natalia, épouse de Mike, c’est Irina Starshenbaum)

le troisième premier rôle, c’est Viktor (Teo Yoo dit-on)

plus jeune, talentueux, nouveau – il a quelque chose que d’autres n’ont pas, sans doute, comme dit la chanson. La musique, l’amour

ou seulement le désir – les chansons, les mots, les lieux : des chansons dans le métro

parce qu’il faut qu’on vive

et qu’il faut qu’on s’amuse

et qu’on en rie

alors le reste du monde – c’est-à-dire l’attirance

mais surtout la musique, la production et la réalisation des choses et sa propre passion

chanter, et puis laisser vivre et aimer (sans bénédiction, même si la roue pourrait tourner

non, ce ne sont pas des larmes

juste de la pluie) une légèreté, tendresse, une aisance, une liberté : chanter d’abord

chansons engagées comme on disait dans le temps (à cette époque-là…) peu importe : c’est d’aujourd’hui qu’on parle, d’aujourd’hui où l’immonde demeure au pouvoir là-bas, où on enferme et on tue (je me souviens de Anna Politkowvskaïa), on assigne à résidence (comme dans le plus abject des fascismes) : ici le réalisateur Kirill Serebrennikov, qui ne peut plus tourner par ordre du pouvoir

ici les acteurs en couleurs et à Cannes, lors de la présentation du film en compétition en mai dernier

parce qu’il faut que ça se sache – le rock’n’roll, la musique, la vie, l’amour : oui – pour le reste badges au revers

ce qui reste, c’est du cinéma, celui qu’on aime, simple, direct, allégorique : alors de nos jours, ne pas laisser les choses aller comme veulent qu’elles aillent les tenants de l’obscurantisme, les … et autres dictateurs pas si éloignés d’ici – aimer la musique la vie et le cinéma, oui, mais sans jamais oublier qu’ils sont des combats et des batailles à mener gagner et toujours recommencer.

 

Leto (L’été) un film de Kirill Serebrennikov.

 

ici une émission de radio qui retrace aussi le parcours de Viktor et Mike : rock russe

Héritières

 

 

(On s’en fout complètement mais enfin autant le dire : les diverses manifestations qui ont eu et vont avoir lieu ne manquent pas de nous interpeller – gilets jaunes, marches pour le climat, étudiants et lycéens, puis chauffeurs livreurs puis cheminots et pour finir – on l’espère vraiment – grève générale et dignité retrouvée des travailleurs et des autres – retraités ou chômeurs, sans abri et réfugiés… Certes utopie, mais sans elle, rien ne sera jamais possible non plus. Il faut qu’on se saisisse de ces moments – et donc, le cinéma dans ces conditions (me) semble assez inopportun. N’importe, je continue quand même cette rubrique pour faire vivre cette maison)

 

Deux femmes âgées vivent ensemble depuis bien longtemps (on dit 30 ans dans le synopsis) (le synopsis c’est l’histoire du film racontée par écrit) (ça ne se voit pas à l’écran, donc) mais les choses n’allant plus comme elles allaient, elles sont obligées de vendre la plupart des choses de prix que recèlent leur maison – vaisselles, piano désaccordé, mobilier de la salle à manger… Les choses ne vont pas car l’une d’entre elle est endettée (pourquoi ? mystère) : ici donc Chiquita

(interprétée par Margarita Irùn), et le juge l’envoie en prison… Ainsi, le couple est-il séparé (ici, Chela au lit, elle semble assez fragile, psychiquement disons)

(interprétée par Ana Brun) (les rôles sont tenus par des femmes toutes majestueuses et donc, certainement et sans aucun doute, particulièrement bien dirigées) (il s’agit d’un premier long métrage; le réalisateur n’a dans sa filmographie que 4 courts métrages – dont l’un au moins primé – il s’agit d’un beau cinéma, tout en gros plan, peut-être mais beau). Chiquita va en prison et Chela se retrouve seule – dans la maison, on vend les restes qui datent de la superbe

ici des dames admiratives qui se renseignent « c’est à vendre ? » au fond la bonne, Pati main aux hanches – seule peut-être mais vivante

et pour vivre, elle se sert de la voiture qu’elle a hérité de son père (elles voulaient la vendre, mais non, on ne la vendra pas : ici Chela qui enlève l’annonce de vente

) et elle transportera comme en taxi des femmes qui jouent aux cartes, elle les transporte, les attend, les ramène. Elle jouit ainsi d’une liberté et d’une vie nouvelle, laquelle est sans doute un peu magnifiée par la rencontre avec Angy (Ana Ivanova) avec qui elle noue une relation douce

amicale

d’amour tout autant

sans doute platonique, mais d’amour quand même. Entre les visites à la prison

et ses courses en taxi, Chela retrouve sa propre raison, sa propre réalité, sa vie elle-même et tout change et devient possible

Et Chiquita sortira de prison, et la vie continuera…

Le tout se passe à Asuncion (Paraguay), dans des circonstances plutôt normales – le monde auquel appartiennent les actrices, peut-être éloigné de la vie réelle, est donné comme aperçu, à travers quelques commérages, quelques faits diffus et légers, l’important est la vie retrouvée de Chela.

Très joli film.

Les Héritières, un film de Marcelo Martinessi.

Il s’agit d’une coproduction (les conditions sociales de production des films de cinéma sont toujours éclairantes bien qu’elles reflètent une histoire nationale, sinon nationaliste : il n’est pas complètement nécessaire d’attribuer à une nation la pérennité de l’argent qu’elle donne pour une réalisation, mais tout de même – ici Paraguay, Allemagne, Uruguay, Norvège, France, Brésil) (l’ordre lui-même – l’ordre, bien sûr – est déjà une divulgation : est-il imposé par le montant des subsides ou des ressources ? ici, il est repris du site allociné (sans lien, j’agonis – mais je lis quand même tu remarqueras) mais en regardant lisant le dossier de presse, la multitude des producteurs se referme un peu : en France, sans doute une aide à la distribution, j’imagine – parfois il faudrait que je me renseigne plus avant sur les arrières-cuisines de ces productions, mais la plupart du temps, mes essais demeurent infructueux alors je cesse – internet favorise cependant les choses : ainsi en allant sur le site de la production La babosa cine on apprend que le film est la résultante de six pays coproducteurs); il y a eu une espèce de statistique sur le cinéma mondial il me semble bien qui infère que 80°/° (je trouve pas la touche « pour cent » punaize) des dialogues sont le fait d’hommes : ici, il se trouve peut-être 5°/° de dialogue émis par des hommes – c’est un signe sans doute. Probablement. 

 

 

Le Grand bal

 

Toi qui entres en cette maison(s)témoin, abandonne toute idée de vitesse, rapidité ou performance et prends ton temps, celui de regarder cette foule d’images et de personnes – cette maison est le témoin de mes errements mais pas seulement heureusement : j’aime le cinéma (ce qu’on nomme la fiction n’est que la vie réelle tout autant que celle du documentaire) et j’y vais (j’aime les salles de cinéma – moins les affamés ou les gourmands avec leurs papiers sonores comme leurs déglutitions – , celles de Pantin (le ciné 104) ou du coin Magenta Villette – Louxor – bien que la nouvelle idée de ce cinéma municipal soit de donner à voir des publicités quand même elles seraient du coin – ou de l’avenue de Clichy – celui dit « des cinéastes ») (et d’autres évidemment, tant d’autres…). Il me souvient de la fin des années soixante dix, où je tenais pour cette radio-libre une émission du mardi soir (j’allais aux projections de presse sans carte, on me laissait entrer souvent, et je m’en allais en parler ou pas), ici donc j’imagine faire le même travail (je ne suis rémunéré par rien, je paye même ma place, c’est pour dire l’abnégation). Et donc ce film-ci, dans le jardin d’ici, bien que documentaire (je ne goûte guère ce « genre » – mais c’est un principe idiot, et comme on sait c’est en s’appuyant sur les principes qu’ils finissent par céder). Je m’appuie, donc… avec l’aide de nombre d’images fixes (et de deux ou trois chansons).

 

On excusera les cadrages légèrement approximatifs (liserés noirs parfois), je suis trahi par la technique…

 

C’est une affaire (qu’il m’est) difficile à comprendre parce qu’il s’agit surtout d’une espèce de pratique sportive (c’est peut-être le « surtout » qui grince, mais je ne sais pas exactement). La danse.

Il s’agit en tous les cas d’un film documentaire : une (ou deux) semaine(s) par an semble-t-il, on se réunit dans l’Allier afin de la pratiquer, cette danse, à deux, trois, cinq ou cent et plus (« C’était à Gennetines, faubourg de Moulins« ). Disant danse on dit musique et corps, il me semble. Il me semble aussi (mais je n’y suis pas tellement sensible) qu’il s’y joue une esthétique. Passons. Il s’y joue surtout, il me semble encore, quand on parle de bal, un avenir proche et connexe à la sexualité. Si on y tient vraiment, tels étaient mes présupposés.

Cela se passe la nuit, mais dans la journée on apprend avec des artistes qui savent ce qu’ils vous enseignent. « Raconter comment et combien c’est différent quand on ose enfin se toucher ». Ici un Italien

un autre ici (disons catalan, hein – espagnole, ibérique, quelque chose on s’en fout)

une autre là

on apprend dans la journée (la polka, la mazurka, la valse, d’autres tant d’autres sans doute), le soir on danse

on s’invite sans se connaître (parfois) paraît-il mais je crois qu’on y vient surtout se connaissant déjà (ici le trio qui se repose m’a fait penser à ce « Jules et Jim » (François Truffaut, 1962 – pas d’empathie cependant)

on danse tant qu’on se repose aussi (ces sourires sont contrefaits, mais n’importe)

je te dis il s’agit d’un sport (comment ne pas perdre la tête)

où l’on s’embrasse (serré.e par des bras audacieux)

on s’embrasse (car on croit toujours)

et l’on s’aime (aux doux mots d’amour)

et encore (quand ils sont dits avec les yeux)

on se sourit, on se serre

on s’adore

et on danse

pour moi surtout, vraiment surtout, la musique

(attention série) la musique (ils peuvent aussi danser)

celles et ceux qui la jouent

je crois jamais seul

en effet

mais toujours cette grâce : la musique

encore elle

(la chanson de Léo « Le piano du pauvre »  j’y pense, il est là), je l’entends encore

(ce moment-là du film, repris sur cette photo-là, la magie de l’ensemble, les humains, c’est quoi ? ça danse au son de la musique et quand elle s’arrête, ça danse encore et ça chante… une merveille) la chance de le capter, de le revoir, alors la musique chantée (« vous chantiez ? j’en suis fort aise, eh bien dansez maintenant » tu te rappelles)

et puis la musique (pour changer)

la musique

et encore la musique

alors on danse de nuit

et puis encore de jour

et puis à nouveau de nuit

sept jours huit nuits, on danse à perdre la raison ou à la trouver

pour l’amour des autres comme pour l’amour de soi (je ne me souviens pas de lui, mais le voilà seul qui marque le tempo)

et puis la musique et la danse dont on parle

mais peut-être surtout qu’on fait

on tourne encore

et encore et encore

et encore

et encore

… Il fait beau, c’est l’été, on danse, la musique nous charme, il fait beau il fait doux – allez dansez encore

et encore et encore… (on oublie, on laisse la musette à Nogent, on se souvient que l’autre, c’est en sept jours qu’il a fait, bâti créé réalisé construit dit-on ce monde-là, on se souvient de cette chanson qui faisait « et puis y’a l’bal qui vous  flanque des frissons partout/y’a les étoiles qui sont plus belles que les bijoux/y’a les beaux mâles qui vous embrassent dans le cou/l’reste après tout/jm’en fous« )

 

Le Grand bal, un film de Laetitia Carton.

Geneviève, Delphine, Lola, Jacques et les autres

 

 

 

Il y a cette émission de télévision (je crois, je ne sais plus, je ne sais  pas et c’est égale) si, c’est sur arte (association relative à la télévision européenne dit l’acronymie : post-titre, certainement, il doit y avoir un bureau de crânes bouillants qui élaborent ce genre de titres, sans doute avaient-ils pondu la sept – société d’édition de programmes télévisuels si je ne m’abuse – de noms comme ceux des ouragans ou des tempêtes du désert – il y a bien un bureau des temps dans notre bonne municipalité – ou il y avait mais je m’égare) , cette émission diffusée sur le réseau hertzien donc crois-je croire, réalisée conçue pensée et proposée par Luc Lagier qui l’a intitulée « blow up » (ça peut se traduire par agrandissement) qui a passé les huit cents numéros dit la chronique et dont l’un parle de ce réalisateur dont la moitié est madame Agnès Varda (on l’aime bien, celle-ci, bien qu’elle nous agace aussi, mais enfin on l’aime bien) (et qui ne nous agace pas ? c’est une question grave et indiscutablement insoluble).

Ce numéro m’a été signalé (pas qu’à moi, mais quand même) par Anne Savelli (dont on connaît la proximité – comment dire – idéelle ? – livresque entretenue avec la réalisatrice, moitié donc du sujet de ce billet, on a nommé Jacques Demy, ou Jacquot de Nantes (1991) – dans le passage Pommeraye, photo d’en tête).

Il est un des films qu’il réalisât – au vrai ils sont plusieurs mais celui-là – je regrette de ne l’avoir pas vu – intitulé « Une chambre en ville » (1982). C’est plus compliqué que ça (dans ce film, chanté de bout en bout, on voit Richard Berry apparemment amoureux de Dominique Sanda – ils apparaissent les deux dans l’émission consacrée au réalisateur). Je n’ai pas choisi cette image pour illustrer ce compte-rendu, sans doute pour la raison énoncée plus haut. Peu importe, il y a des images qu’on aime (celle de lui ici, par exemple)

depuis que le cinéma existe, miroir infère Jean Cocteau qui avait six ans quand il naquit (le cinéma, pas Demy : il nait en 1931) (mais aussi, pour moi, peut-être seulement, Léo Ferré qui s’indignait « Vous faites mentir les miroirs ! » vociférait-il) et il existe une proximité assez solide entre Jacques Demy et Jean Cocteau. Ce qu’on aime hors son tragique et son lyrisme, ce sont ses couleurs et les chansons (c’est pourquoi Léo, aussi) . Il en est une qui nous a toujours émerveillés

permettez un travelling arrière – « je t’aime « lui dit-elle« non, jamais je ne pourrais vivre sans toi » – il part à la guerre…(j’aime beaucoup que la micheline droite cadre aille à Coutances, allez savoir pourquoi, j’aime ça)et aussi j’aime beaucoup que le train laisse derrière lui cette fumée un peu incohérente mais tellement vraie – Catherine Deneuve va revenir, dans les Demoiselles de Rochefort -ici Geneviève, là Delphine – comme on aime (couleurs, joie de vivre, gaieté, sourire

et le petit cabriolet Mercédes qui stationne là (un même modèle possédé par le voisin de la maison de mes parents, agent immobilier avec son frère qui vivait là, avec ses trois fils et sa femme sans doute italienne) : ce sont ces réminiscences qui font aimer ce cinéaste (parce que, sans doute, il travaillait, commençait de travailler, dans mes jeunes années) ici une pige dans « les 400 coups » (des flics qui jouent aux petits chevaux – 1959, François Truffaut – pendant qu’on tue, déchire, fait exploser, démembre, éviscère dans un des départements français encore : pendant qu’on pacifie en Algérie)

(dans quelques temps, Antoine laissera Cléo pour y partir, à cette guerre) ce cinéma (Truffaut, je ne le goûte guère comme cinéaste, j’en ai peur, comment le dire, mais sauf pour ce film-ci, et son Enfant sauvage (1969) et sa Chambre Verte (1978) – sa Nuit américaine aussi (1973) – ça fait quand même pas mal – mais non – et son Dernier Métro (1980) avec Deneuve) et Jacques Demy qui fait chanter Jean Marais

ce cinéma français-là (y poser le qualificatif national, pourquoi faire ?) j’aime ce lion bleu (il y a son homologue sur la droite – il entre en collection, #332) et surtout beaucoup Delphine Seyrig, cette magnifique Muriel (Alain Resnais, 1963) ou Jeanne Dielman qu’on aime tant (Chantal Akerman, 1975) ce cinéma-là…

La passion du jeu dans sa Baie des Anges (1962) et Jeanne Moreau en Jackie platine comme dans cet « ascenseur pour l’échafaud » (1958) de son Louis Malle de compagnon d’alors (à sa droite, Claude Mann)

Pour finir, avec son premier long métrage (avec un petit peu de Corinne Marchand/Cléo dedans – droite cadre)

Lola (1961)

alias Luisa (chez Fellini, et Huit et demi, 1963)…

 

d’un voyage à l’autre (2) (32 images)

 

 

(il y a eu une option « pour l’amour des images« , qui retraçait l’expo Willy Ronis du carré Baudouin, qui aurait tout autant pu figurer au même titre que ce voyage-ci mais continuons) L’exploration des images en suivant les post d’Olivier Hodasava en son Dreamlands virtual Tour donne lieu à certaines images, volées au robot qui ne les recherche pas (d’ailleurs il n’a aucune ambition – les machines nous gouvernent, certes, mais parfois/toujours elles ne font que ce qui leur est dit de faire) ici une femme sort du 2066 Cris Drive (là où fut inventé quelque chose des GAFAM je ne sais plus) un garage

(on prend les images comme elles vont – la machine les classe sans doute par ordre alphabétique) et il arrive qu’on en perde, qu’on en laisse, qu’on en garde d’autres (ici c’est en Corée)

un hôtel en forme de bateau plus ou moins échoué – intérieur ?

une espèce de magie gouvernée par un marketing et un merchandising au plus haut point de la technologie (cette femme, assise, là, qui voulez-vous qu’elle soit ? quel hasard ?) ou cet autre debout dans la nuit (la même plage)

ah non,pardon, lui se trouve dans la nuit à Bénidorm (ville espagnole, Costa Brava sûrement) ici une qui prend une photo de la même ville

et cette autre, si seule au monde sur cette plage (Aline ?)

on encore une autre, appuyée à cette balustrade kitsch

voilà l’été, en Espagne bord de mer. D’autres lieux et des milliers d’images : un oiseau

ah non, encore la Corée (et les deux bateaux, transformés en hôtel restaurants etc.) il se trouve que j’aime les voyages (mais terriblement casanier, comme on voit ici, en cette maison-témoin) mais je n’aime pas quitter les lieux

ici, dans l’une des îles Shetland (nord de l’Ecosse) (combien faudrait-il m’offrir pour que j’y aille ? grââââve question…) un arrêt d’autobus standard et deux moutons qui ne le sont pas moins (la laine dont on fait les pulls), là

deux types qui marchent sur Broadway à New-York, on pratique un zoom arrière

cette publicité envahissante (la façon de vivre étazunienne, le rêve « américain »)

l’image de la femme (et le président, et sa façon de parler et d’agir et sa propre femme, j’en passe)

un coin de rue comme n’importe lequel d’entre les coins de rue de cette ville-là – zoom avant

solitude en pleine campagne

ou hôtel en Russie, non loin de la centrale

c’est à Moscou, quartier Zarechye – c’est la Terre, bienvenue – (re)voici l’oiseau

c’est au cap d’Ail, à côté de Menton où seul s’est baigné ce type bateaux amarrés, la mer bleue comme le ciel et la planète

puis au Japon, masqué, dans un parc un jardin un homme passe

non, la grande roue d’abord, Tokyo la nuit, puis le voici cet homme

ou bien celles-ci qui attendent d’embarquer en avion toujours à Tokyo

on dirait qu’il s’agit du monde entier (mais on sent partout qu’on est en occident) on passe en Afrique mais la difficulté est là

Nairobi, quartier périphérique, on pourrait se retrouver ailleurs, encore, par exemple à Paris, mais à dix ans d’ici

c’est rue Pierre Sémard (9° arrondissement) un caviste au nom particulièrement aptonymique (c’était en 2008), on pourrait aller bien loin, ici c’est Lake Placid (US)

mobilier urbain… ailleurs encore, sur cette voie de chemin de fer

qui relie Khalka à Shimla (comme il est dit, une centaine de kilomètres et au moins autant de tunnels) Népal, Himalaya toit du monde où celle-ci attend son train

cette autre se promène avec son enfant

celui-là qui disparaît

artefact, représentation, image, mensonge, plage de Rio

ou de Sao Polo (quel tremblement s’empare des âmes, là-bas comme ailleurs ? je préfère, je déteste mais je préfère n’y pas penser) (j’oublie)  encore une image

Viareggio, en Italie (cette haine qui s’exhale… oublier, c’est impossible) on prend la pose, on sourit à l’objectif

c’est à Londres, les sourires, les jours heureux…  Parfois, on aimerait que ça s’arrête… On en finit, c’est à Gênes

des oiseaux, sans efforts, qui s’envolent…

Un coin de ciel bleu

 

 

Toutes les semaines, c’est compliqué quand même, il suffit de faire un choix douteux dans le film qu’on va aller voir – l’exposition – les images, les photos, les mots des autres – et puis voilà : rien à faire… (image : (c)BC)

J’aime entendre par exemple le maire de Palerme dire que sa ville est ouverte à qui veut y entrer. J’aime à savoir que l’Aquarius bat pavillon français – on a le droit aussi de rêver. Je sais que mes articulations (mon genou), mes muscles (ventricules et oreillettes), mes autres composantes (les poser au masculin aurait quelque chose de louche n’est-ce pas) sont dans un état assez prononcé (c’est-à-dire si tu tiens aux points sur les i : avancé de décrépitude, l’état) . Je vieillis, voilà bientôt deux ans que l’ordure tient le pouvoir (« nier, nier, nier !!! » voilà la  réponse à opposer à celles (surtout) et ceux qui vous accusent de profiter de votre état de mâle blanc pour en abuser et donner libre court à votre libido malsaine – kavanaugh sans majuscule en a profité – l’ordure est dans les murs), il y a dix ans, ici, le type faisait du bruit avec sa montre, divorçait de celle-ci (elle se prénommait je ne sais plus) (Cécilia punaize) pour épouser cette autre, une espèce de chanteuse (sa soeur, magnifique actrice, pourtant – comme quoi) on se disait « non impossible de descendre plus bas dans l’indignité, le manque d’élégance, la perversion » donc et l’ignominie : et bien non on parvient à descendre encore en dessous de ces témoins, ajoutant l’hypocrisie au manque de culture et d’humanité (« pognon de dingue » n’est-ce pas).

Il semble que le garçon à sa bobonne soit en voyage d’affaire (comme le papa d’Emir Kusturica qui ne valait pas tant que ça – ça a quelque chose comme quarante ans quand même) (je ne suis jamais parvenu à trouver quelque qualité à ce cinéma-là mais peu importe) (je veux dire : ce ne sont que mes goûts) en Arménie (là où le bon Charles – charmant garçon tout autant qui avait soutenu la candidature du blingbling quand même

que la paix soit sur son âme) et puis on verra ensuite, après on s’en fout… Un peu : les retraités (la CSG ça va ?), les jeunes (les APL toujours prêtes ?) , les autres, tout le monde paiera sauf les riches (il y a quatre vingt dix neuf pour cent de gens qui nourriront et aideront le un pour cent de riches). Il s’agit d’une équation simple à réduire : le CICE, les APL et ce que l’immonde patronat nomme « charges sociales » ( la sécurité sociale est moribonde, les assurances chômage et vieillesse y arrivent, les pauvres le seront plus, les riches maîtriseront – comme le veut l’abject peroxydé – le climat à l’intérieur de leurs ghettos) (du gotha disaient le Pinçon Charlot) mais oui ils le maîtriseront : leurs résidences cachées, leurs pieds à terre dans les paradis dits fiscaux ou dans d’autres îles – qui peut aller voir ce qui se passe à Moustique ? – des chanteurs de rock’n’ roll, des stars de série bientôt condamnées pour des abus et des dérives bien compréhensibles – ce ne sont que des hommes après tout – des têtes plus ou moins couronnées, des héros du cacacarante comme disait je ne sais plus qui – il y avait un J deux M vous vous souvenez ? des affaires, des dividendes, des intérêts. Quelle merveille, quelle surabondance de « name droping »… Du pipole, des règlements de compte sur l’avenue Georges 5 (Georges Vé disait Brel) ou à Lyon, gangsters ou usurpateurs (on a vu dans les salons de l’hôtel Intercontinental – rue de Castiglione dans le temps, à l’Opéra de nos jours, à Paris – se pavaner un Benalla consultant en sécurité (oublie la majuscule aussi, s’il te plaît) aux côtés d’un Bernard Cazeneuve (on aurait bien aimé lui proposer Beauvau, mais enfin, c’est pratiquement impossible…) (il serait même capable de refuser, l’ingrat) : les affaires le restent)

plus de quarante morts en fin d’été – ça n’a pas de rapport, ne cherche pas – ici une image du cinéma de plein air de la Villette, un soir, couverture rouge

chapeau de paille d’Italie, il fait frais, c’est l’été mais quand même, le soir comme l’humidité tombent… Non, aucun rapport, je cherche le bonheur et la joie de vivre – elles affleurent de temps à autre, j’aime les retrouver sans trop les découvrir

on a encore le droit de rigoler (pour combien de temps ?), j’aurais aimé voir et donner à voir quelque chose d’un peu plus amical (j’essaye tu remarqueras) d’un peu plus humain, d’un peu plus digne, mais non, j’ai comme l’impression que l’ignoble prend place de plus en plus importante, l’hypocrisie du pouvoir qui dit quelque chose et promeut appuie aide et force l’inverse…

Il est tard, il n’y a pas de cinéma aujourd’hui (il y en a , il y en a toujours…) (tel est le cinéma…) il y a quelque chose de l’indignation, de l’horreur, de la perte d’humanité et de générosité (tout, dans le monde qu’on côtoie, tout dit que l’important, c’est l’individu mais pas les autres, l’accueil ou l’hospitalité certainement pas, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées…) . Tout cela blesse, meurtrit et les coeurs saignent : qu’y faire ? Regarder autour de soi…